Avec l'ouverture des inscriptions le 2 octobre, puis une manifestation européenne de lancement à Berlin du 9 au 11 novembre, la « machine » Europan se met en branle pour la sixième fois. Issu du très français Programmes architecture nouvelle (PAN) créé par le Plan Construction en 1973 pour renouveler l'architecture du logement social, ce concours d'idées destiné aux jeunes architectes a pris une belle ampleur depuis qu'il est devenu européen, et que les thèmes à connotation urbaine ont pris le pas sur la problématique purement architecturale.
Pas moins de 1 700 équipes d'Europe de l'Ouest et d'Europe centrale ont participé à la précédente session, sur le thème « Habitat, proximité, déplacements ».
Emulation
Le succès du concours, porteur d'une émulation stimulante, tient aussi largement à l'espoir, réel si l'on est lauréat, d'obtenir une première commande. La réussite de Tania Concko et Pierre Gautier, lauréats d'Europan 2 en 1991 sur la friche portuaire de Zaanstadt aux Pays-Bas, est là pour en témoigner : huit ans après, leur projet réalisé, ils ont remporté le prix de la Première OEuvre 1999 du « Moniteur » (« Le Moniteur » du 26 mai, p 73). Dix-huit pays européens (dont 14 pays organisateurs et 4 pays partenaires) participent à Europan 6, offrant 67 sites dans 65 villes à la sagacité des concurrents. Le thème de réflexion qu'il faudra appliquer à ces sites est ainsi formulé : « Entre villes, dynamiques architecturales et urbanités nouvelles ». Derrière cet intitulé quelque peu sibyllin se cache, explique Didier Rebois, secrétaire général d'Europan, la difficulté à énoncer un thème fédérateur alors que les situations urbaines diffèrent énormément d'un pays à l'autre. Par exemple, explique-t-il, « les Néerlandais, qui commencent à avoir des problèmes de remise à niveau de leurs quartiers des années 50 et 60, auraient voulu que l'on se focalise sur ce thème. En Italie, c'est plutôt la ville diffuse développée aux abords des grandes villes qui pose problème. En Finlande, où l'on ne partage pas nos obsessions de mixité urbaine, on cherche pourtant à donner une cohérence aux groupes d'habitats éparpillés dans les forêts et au bord des lacs ».
Bref, il fallait trouver une formulation assez vague pour que chacun y trouve son compte. En France, les huit sites retenus (voir pages suivantes) appartiennent plutôt à un contexte de périphéries déstructurées : terrains abandonnés, urbanisations inachevées, restes d'anciens villages, sites déqualifiés par les infrastructures... Les concurrents auront fort à faire pour remettre tous ces parents pauvres au coeur de la famille urbaine. D'autant que l'ampleur des sites n'est pas négligeable : entre 2 et 4 hectares pour le projet lui-même, de 10 à 30 hectares pour la « zone de réflexion ».
Le calendrier du concours
Inscriptions : jusqu'au 12 janvier 2001 auprès des secrétariats nationaux.
Forum de lancement européen : du 9 au 11 novembre, à Berlin.
Visites des sites français par les candidats : du 4 au 15 décembre.
Date limite de rendu des projets : 5 mars 2001.
Jurys : 1ère phase, avril-mai 2001 ; 2e phase, juin 2001.
Annonce des résultats : 26 juin 2001.
Séminaire européen de synthèse et clôture de la session : décembre 2001.
Renseignements : Europan-France, tél. : 01.40.81.24.54. E-mail : Europan.dguhc@ equipement.gouv.fr
Rens. et inscriptions au forum de Berlin : Europan Europe, www.archi.fr/EUROPAN, ou Europan Deutschland, www.europan.de
Les situations urbaines varient d'un pays à l'autre : remise à niveau de quartiers des années 50 et 60, habitat éparpillé, périphéries déstructurées...
