Pour Jacques Gaillard, directeur général de Sogelerg-Sogreah, « la protection de l'environnement ne doit pas condamner tout aménagement. Les deux objectifs doivent être placés au même niveau ». L'essentiel de l'activité du bureau d'études se concentre sur les ouvrages hydrauliques, du barrage à l'alimentation en eau. Jacques Gaillard détaille : « A Hô-Chi-Minh-Ville, nous travaillons sur la restructuration du réseau d'eau potable, en Afrique nous aménageons des systèmes d'irrigation plus économes en eau. »
Projets portuaires et fluviaux
La Sogreah intervient du conseil, très en amont, à la maîtrise d'oeuvre. Elle est parfois prescripteur dans le nettoyage et la dépollution des rivières et intervient dans l'identification des sources de pollution des eaux souterraines. On la retrouve dans la gestion des rivières (contrat de rivière de la Savoureuse et de l'Arve), ou l'établissement de schéma directeur d'assainissement comme en région Ile-de-France. Sogreah, qui travaille souvent avec Voies navigables de France, met à disposition sa capacité à étudier le système de transport fluvial, de l'amont à l'aménagement.
La Sogreah s'implique dans le domaine maritime, avec des aménagements portuaires de plaisance ou de commerce comme à Montevideo (Uruguay) et pourrait l'étudier de l'impact sur l'environnement, de l'extension du port du Havre. « Elle permettra, si le projet se réalise - les débats sont en cours -, d'intégrer un site portuaire avec le respect des contraintes d'environnement, en particulier dans le domaine de l'hydraulique et de la sédimentation », explique Jacques Gaillard.
60 % de l'activité à l'international
La Sogreah-Sogelerg (750 personnes dont 220 à la Sogreah, 600 millions de francs de chiffre d'affaires) réalise aujourd'hui plus de 60 % de son activité en dehors de la France. De gros contrats allant de la conception à la maîtrise d'oeuvre, comme pour le barrage de Katse (185 mètres de hauteur) au Lesotho qui vient d'être livré. A Taiwan, dans la ville de T'ai-nan, la Sogreah va étudier l'impact sur la morphologie du littoral du grand projet d'extension par terre-plein sur la mer. Une avancée de deux à trois kilomètres sur 20 kilomètres de côte.
« Mais, souligne Jacques Gaillard, nous augmentons régulièrement notre part d'activité en France car c'est là que l'on peut faire de l'innovation. » D'autant plus que le bureau d'études a développé des compétences dans la gestion et la valorisation des déchets, dans la dépollution des sites et dans la cogénération.
PHOTO : Une maquette du mont Saint-Michel de 900 m2, simulant ce qui s'est produit dans la baie de 1975 à 1997, devrait permettre d'envisager ce qui va se passer dans les vingt années à venir.