Pourquoi estimez-vous que la situation économique de l'Eure est alarmante ?
ANNE MANSOURET : Les derniers chiffres de l'Insee ne sont pas brillants. L'investissement industriel a chuté de 11 % l'an dernier. Dans le même temps, le nombre de demandeurs d'emploi a augmenté de 4,8 % et près de 2000 emplois industriels ont disparu en 2002.
Notre département se situe au septième rang national pour la production industrielle, mais cet atout a des effets pervers dans la conjoncture actuelle. Le pire est sans doute à venir.
Que préconise la présidente du comité d'expansion économique de l'Eure (C3E) que vous êtes ?
D'abord que les chefs d'entreprise fassent appel au C3E, outil qui permet d'ausculter de façon extrêmement concrète l'activité économique départementale. Entre la création d'une ZAC et l'arrivée de la première entreprise, il faut parfois cinq ans de procédures, ce qui ne correspond pas aux besoins des entreprises. Nous pouvons les aider...
Mais encore ?
Il ne faut plus poursuivre de chimères. Notre département est trop industrialisé. Il faut favoriser le virage vers le tertiaire, les services, la recherche, la haute technologie, l'artisanat, le tourisme et s'efforcer d'anticiper des mutations économiques inéluctables. Au département, nous avons identifié des axes prioritaires comme la création de nouvelles zones d'activité, la couverture du territoire en haut-débit et la résorption du déficit en immobilier d'entreprise.