En octobre dernier (voir « Le Moniteur » du 25 octobre 1996, p. 18), l'annonce du rapprochement entre la Scic et la Scet avait fait l'effet d'une bombe. En effet, peu nombreux étaient ceux qui croyaient possible une complémentarité entre ces deux filiales - immobilière d'un côté et d'aménagement de l'autre - de la Caisse des dépôts et consignations.
C'est pourtant ce que François Jouven, le nouveau président de la Scic, et Dominique Figeat, son directeur général (il est également président de la Scet), s'efforcent de démontrer, avec la participation active des cadres de ces deux entités qui ne devraient en faire plus qu'une, au plus tard à l'automne prochain.
Bien que plus d'une question reste encore en suspens, il y a de fortes chances pour que le nouvel ensemble (1) soit organisé avec une logique de « métiers ». Les dirigeants et les responsables de la Scic/Scet ont recensé neuf « métiers » (voir tableau), neuf « filières » qui devraient être indépendantes les unes des autres sur le plan financier. Ce qui revient à dire que les pertes d'un métier ne pourront pas être compensées par les profits enregistrés par un autre. Chaque filière sera donc un centre de profits.
Cette segmentation du marché va loin puisque chaque patron de filière sera pleinement responsable de tous les aspects du métier. « La nouvelle entité devra être en mesure de proposer aux différentes clientèles des services de qualité, répondant encore mieux qu'aujourd'hui à leurs attentes », remarque Jean-Pierre Brunel, directeur général adjoint et « patron » de l'économie mixte à la Caisse des dépôts et consignations. Autre objectif avoué de ce rapprochement : un retour à la rentabilité financière, le résultat net escompté devant être d'au moins 100 millions de francs dès l'an 2000. Et la nouvelle entité devra être également plus présente à l'international.
Restructuration en vue dans la nouvelle entité
A l'heure actuelle, la Scic et la Scet comptent quelque 5 200 salariés. Le rapprochement risque de déboucher sur une réduction des effectifs, aussi bien au siège parisien qu'en régions. D'où l'inquiétude bien compréhensible des personnes concernées par ce mariage entre les activités immobilières et les activités d'aménagement de la Caisse des dépôts. D'autant que l'économie mixte et le logement social traversent actuellement une période particulièrement difficile.
(1) Une liste d'une vingtaine de noms va être soumise au personnel qui est donc appelé à choisir le nom de la future entité.
TABLEAU : LES NEUF PILIERS DU NOUVEL ENSEMBLE (Segmentation produits/marchés)
Chiffre d'affaires (1)
Services à l'économie mixte locale400
Services aux SEM d'autoroutes70
Logement HLM
(propriétaire et gestionnaire)2 315
Logement locatif intermédiaire
(propriétaire et gestionnaire)1 372
Administration de biens
(pour le compte de tiers)100
Management de projets
Valorisation de patrimoine66
Construction-réhabilitation-expertise
Logement170
Santé65
Equipements55
Maintenance exploitation55
Promotion services545
(1) En millions de francs (Source : Scic-Scet)
Les «marchés» qui semblent actuellement les plus porteurs : les services aux SEM d'autoroutes, l'administration de biens, la valorisation du patrimoine, la santé, les équipements, la maintenance-promotion et la branche promotion-services.