Immobilier Bruxelles accélère sa rénovation

Les autorités régionales ont conçu un plan d'urbanisme à long terme* afin de transformer Bruxelles en capitale culturelle de l'an 2000.

Il existe à Bruxelles peu de projets neufs de grande envergure, mais plutôt des programmes importants de rénovation ou de réhabilitation de sites industriels ou tertiaires. Ces opérations, qui tentent de modifier en profondeur des bâtiments anciens, se situent souvent dans le cadre d'un urbanisme de compromis et d'une architecture frileuse.

Il y a heureusement des exceptions. Ainsi, Music City est l'un des projets les plus ambitieux de la capitale belge. Un permis de construire a été accordé à la future cité de la musique qui s'installera sur l'ancien site industriel de Tour et Taxis. Le projet, qui représente un investissement de 533 millions de francs français, a été conçu par la société Language of Forms. D'autres réhabilitations méritent aussi un coup de projecteur :

l'immeuble Bon Marché-City2 (programme d'AG 1824, représentant un investissement de 583 millions de francs français, et confié à l'Atelier d'art urbain/Bruxelles et Design architectural/Paris) ;

la tour Rogier, 68 500 m2, dont la conception a été confiée à l'architecte américain Kohn Fox assisté par l'architecte belge Philippe Samyn ; promoteur : Brussels Business Center, filiale du groupe finlandais Solidium ; coût estimé : 666 millions de francs français ;

la fameuse Tour centrale (ou du Lotto) a fait l'objet d'un concours européen d'architecture remporté par le bureau d'architecture Henri Montois, associé à Art & Build. Le projet initial sera « décapité ». Un triplement des charges d'urbanisme (5500 FF/m2) annoncé par le bourgmestre de Bruxelles, François-Xavier de Donnea, remet en cause la rentabilité du projet, constate Jean Thomas, administrateur délégué de la Compagnie immobilière de Belgique, promoteur du projet.

Réhabilitation de quartiers

Par ailleurs, dans le cadre d'un plan d'urbanisme à long terme et afin d'éviter de faire du quartier Léopold un district européen de type Washington D.C., le gouvernement de la région bruxelloise souhaite délocaliser une partie des institutions européennes installées dans cette zone vers d'autres quartiers de la capitale. Ces dernières militent au contraire en faveur d'une centralisation dans ce quartier traditionnellement considéré comme le fief des institutions européennes. De nombreux espaces de bureaux y ont été construits pour répondre aux besoins européens.

C'est le cas de l'espace Léopold, occupé par le Parlement européen, qui sera complété par les bâtiments D4 et D5, du Berlaymont. Celui-ci, après avoir été désamianté, subira une rénovation lourde (coût estimé : environ 2,5 milliards de FF pour un chantier qui devrait s'achever en 2001).

C'est également le cas de l'immeuble Charlemagne dont la rénovation est particulièrement réussie, (le concept général est l'oeuvre de l'architecte Helmut Jahn) et enfin, de toute une série d'autres bâtiments de plus petite taille, qui ont été récemment mis sur le marché (par exemple, la Britannia House, l'Esmerald House, l'Ardenne-Atrium, l'Eurosquare...).

Parallèlement, les pouvoirs publics et les occupants du quartier se sont attelés à la revalorisation de l'espace public. C'est dans ce cadre qu'a été lancé, à l'initiative du ministère chargé de l'aménagement du territoire et de la Commission européenne, le concours international d'architecture des Sentiers de l'Europe remporté par l'association belgo-britannique Aukett, Art & Build, EO Design et Concepto.

Un peu à l'étroit dans le quartier Léopold, la Commission européenne a débordé dans le quartier proche de Beaulieu-Delta. Ce dernier a accueilli récemment les sièges européens de Texaco et de Levi-Strauss.

La CE doit prochainement se prononcer sur ses implantations futures et notamment celle de son centre de traduction. Ses préférences vont au quartier Delta-Beaulieu. Un choix qui est loin de satisfaire les autorités bruxelloises. Celles-ci souhaitent en effet attirer les organismes européens vers d'autres pôles comme le quartier de la gare du Midi (gare d'accueil du TGV), l'Espace Nord (un quartier en plein développement) ou la gare de Schaarbeek-Formation (futur terminal TGV). Faute d'accord, la décision européenne se fait attendre.

* Le 16 juillet 1998, le gouvernement de la région de Bruxelles-Capitale approuvait le projet de Pras (Plan régional d'affectation du sol). Ce projet, qui vient d'être soumis à enquête publique, modifiera en profondeur le paysage urbain bruxellois. Le futur Pras déterminera l'affectation des différentes parties du territoire de la région en accordant une priorité à la mixité de fonctions, la protection du logement, la création d'un maillage vert... Tout en simplifiant les procédures administratives, cet outil urbanistique encadrera de manière stricte le développement des bureaux et des surfaces commerciales.

DESSIN : Music City, future cité de la musique, est l'un des projets les plus ambitieux de la capitale belge.

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