Depuis le 4 février, date à laquelle le Premier ministre, Lionel Jospin, a réaffirmé la volonté du gouvernement de réaliser la première phase du TGV Est, entre Vaires (Seine-et-Marne) et Vandières (Meurthe-et-Moselle), la question du financement du projet a été placée sous les feux de l'actualité (voir ci-dessous). Au point de faire parfois oublier que le projet avance. Conformément au calendrier, Réseau Ferré de France (RFF) a donc lancé, le 17 juin dernier, un appel d'offres européen pour sélectionner la maîtrise d'oeuvre du génie civil de la ligne TGV (voir « Le Moniteur » du 15 mai 1998, page 19).
Critères de sélection : le coût et la créativité
Sur les huit candidats en lice, cinq cabinets d'ingénierie ont été présélectionnés. Ils devront remettre leur offre d'ici à la fin du mois d'octobre. Ensuite, Réseau Ferré de France désignera fin 1998 le, ou les lauréats, de façon à lancer les études d'avant-projet détaillé en 1999 et à pouvoir engager les travaux préliminaires vers la fin de l'an 2000. Budget prévisionnel pour ces études : 800 millions de francs.
« Les critères déterminants de notre choix seront : d'une part, le coût proposé pour la maîtrise d'oeuvre et d'autre part, la créativité des réponses », explique Pierre Cerisier, responsable de la mission TGV Est à la SNCF (il rejoindra RFF avec une équipe d'une trentaine de personnes dans les prochains jours).
En effet, tout ce qui, dans la conception de l'ouvrage, contribuera à en abaisser le coût (estimé à 18,7 milliards de francs) sera le bienvenu. Par exemple, les techniques de percement proposées pour le tunnel sous les Vosges ou encore le choix des techniques de terrassement ou profil en long de la ligne.
Les cinq pré-qualifiés sont : le groupement SNCF/Simecsol, Scetauroute (groupe Caisse des dépôts), la Setec, le groupement SEEE/Sogelerg associé à un Luxembourgeois et le Belge Tractebel. La SNCF, bien qu'assurée d'obtenir de RFF les lots de « superstructures » (voies, signalisation, caténaires, etc.), souhaite participer à la maîtrise d'oeuvre du génie civil. Elle met en avant l'expérience acquise lors de la réalisation des 1500 km de lignes TGV déjà construites sous sa houlette.
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La mission de Pierre Cerisier à RFF : optimiser les coûts du TGV EST.