Infrastructures Tramway : Berne dicte la cadence transfrontalière

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Berne a pris date pour les extensions transfrontalières du tramway de Bâle : si les premiers coups de pioche tombent avant le 31 décembre 2008, la Confédération financera 50 % de l’infrastructure. Annoncée en 2005, cette décision s’appuie sur des simulations financières inspirées des standards allemands et concerne deux extensions possibles vers Saint-Louis (France), et une troisième vers Weil-am-Rhein (Allemagne). Un peu plus d’un an après l’annonce confédérale, le projet allemand paraît le plus avancé : « Par comparaison avec les extensions vers la France, la liaison helvético-allemande présente plusieurs avantages : une seule ligne au lieu de deux, un seul interlocuteur au lieu de dix collectivités, une culture identique du tramway », résume Alain Groff, directeur du transport public de Bâle ville. Le Parlement de ce canton a approuvé en janvier le principe d’une contribution de 1,4 million de francs suisses aux études d’avant-projet nécessaires à la réalisation du tronçon de 2,8 km vers Weil-am-Rhein, la principale banlieue allemande de Bâle. Au total, cette extension mobiliserait 40 à 50 millions de francs suisses.

Evaluations divergentes. Certes, cette décision ne débloque pas tous les freins, en particulier le franchissement, à Weil, des voies ferrées de la ligne Bâle-Karlsruhe. L’actuel pont routier devra être remplacé, d’autant plus que son tirant d’air insuffisant provoque le ralentissement des trains ICE. L’intervention de la DB (Deustche Bahn) risque de provoquer des retards. Mais en s’engageant financièrement, le gouvernement de Bâle ville montre qu’il n’exclut pas de compléter l’offre confédérale.

La composante française du dossier se heurte à des obstacles encore plus difficiles : « Les 17 millions d’euros annoncés par l’Agglomération trinationale de Bâle, pour les deux extensions, nous ont paru tellement peu en rapport avec les réalités françaises que nous avons voulu en avoir le cœur net : les études livrées en octobre 2006 par Transamo révèlent une fourchette comprise entre 31 et 35 millions d’euros », annonce Jean-Paul Schirmann, directeur de la Communauté de communes des Trois-Frontières (C3F).

Cette différence d’évaluation franco-suisse, liée à l’importance de la composante aménagement dans le tramway français, mais aussi au coût du franchissement de l’autoroute A35, a conduit la collectivité à abandonner à court terme l’hypothèse de la prolongation de la ligne 11, desservant le centre de Saint-Louis, au profit de la ligne 3, qui traverserait la frontière plus à l’ouest, dans des quartiers en voie d’urbanisation. La collectivité française espère obtenir la concentration de la manne confédérale sur cette seule ligne.

Cette négociation peut-elle encore s’intégrer dans le calendrier dicté par Berne ? En outre, le dossier n’était pas prêt pour la négociation du contrat de projets Etat-région ce qui n’accélérera pas les procédures françaises.

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