La préfabrication se hisse sur le podium. Selon le millésime 2024 du « Baromètre de l’innovation dans les entreprises de bâtiment », 44% des répondants interrogés par Infoprodigital Etudes affirment que leur entreprise a recours à la préfa. Ce qui en fait la technologieinnovante la plus couramment utilisée, derrière les matériaux innovants (63%) et les objets connectés (56%). Cela représente surtout, une poussée spectaculaire en seulement deux ans : lors de la précédente vague de cette étude, seuls 8% des répondants avaient en effet répondu que leur entreprise avait franchi le pas.
Cette adhésion trouve sa source dans les atouts éprouvés des procédés d’industrialisation : des niveaux de finitions plus élevés et des chantiers plus courts. « Un des moyens pour raccourcir les durées de chantier, c'est de faire de la préfabrication de façon plus massive : monter des modules fabriqués et produits ailleurs et les connecter sur le chantier, ce qui présente l'avantage d'être dans des environnements mieux maîtrisés d'un point de vue qualité », explique par exemple le représentant d’une filiale de grand groupe, interrogé dans le cadre de cette initiative conjointe du « Moniteur » et de la FFB.
Sécurité et attractivité
Pour comprendre le ralliement à ce procédé, il faut prendre en compte une autre promesse du hors-site : l’amélioration de la sécurité et des conditions de travail. Pour mémoire cette ambition représente un puissant moteur de l’innovation dans le secteur du bâtiment, comme le révèle cette même étude. Un dirigeant de PME affirme percevoir « un vrai intérêt à travailler en usine et de moins en moins sur chantier. Cela devient compliqué de recruter des gens de chantier, qui représente un environnement assez dangereux. »
Si les avantages du hors-site paraissent bien identifiés et bien compris, ses limites ne sont pas ignorées non plus. A commencer par la plus importante : l’équilibre financier plus qu’incertain de ces opérations. C’est ce dont témoigne ce petit patron, qui en est revenu : « J’ai voulu faire de la préfabrication et du hors-site. Même s’il y a des aspectes très intéressants en termes de pénibilité, ce n'est pas viable économiquement, pas dans mon métier. Pour moi, avec les solutions qui me sont proposées, on n'y est pas encore. » La remontada a-t-elle atteint un plateau ? Réponse dans la prochaine édition du baromètre de l’innovation.
