Isère Acrobatie au tunnel de l'Infernet

-Un déroctage « chirurgical » nocturne et hivernal a demandé un phasage minutieux de chaque opération.

Le réalésage et la mise en protection de la falaise autour du tunnel de l'Infernet s'avèrent représenter l'opération la plus délicate du plan routier de l'Oisans si l'on tient compte de l'instabilité géologique et de la fréquentation de cet axe, souvent vertigineux, qui dessert la station hiver- nale des Deux-Alpes.

Contrainte de limiter l'interruption de la circulation des automobiles -5 000 véhicules/jour de moyenne annuelle, avec des pointes à 20 000 en période de vacances -, la direction départementale de l'équipement de l'Isère a mené ce chantier sur trois ans, avec la livraison du tunnel élargi à 9 m en avril, et la réalisation des têtes de tunnel et de l'éclairage cet automne.

Les travaux ont nécessité une intervention spectaculaire des spécialistes en travaux acrobatiques s'imposant autant par la méthode de déroctage de 13 000 m3 que par les conditions climatiques. « Il nous a fallu travailler en plein hiver, constamment à l'ombre ou en pleine nuit, sur une paroi de 100 m de haut, par des températures atteignant parfois les - 25 °C ou sous d'importantes chutes de neige », explique Alain Forgeot, directeur technique de la société Elite (Entreprise lyonnaise d'interventions et travaux exceptionnels). Cette dernière compte parmi les pionnières et les plus actives de ce métier où l'on oscille entre guide de haute montagne reconverti et technicien du minage et de la pose de filets en mal d'escalade.

Le rocher, très délité, a fait l'objet d'une purge quasi chirurgicale, à raison de 50 m3 par passe seulement, pour dérocter un total de 13 000 m3. Ces travaux, qui nécessitent un phasage minutieux de chaque opération, ont conduit à faire intervenir entre 10 et 25 personnes sur la paroi. Avec le souci d'assurer les meilleures conditions de sécurité. La méthode consiste à mettre en oeuvre des foreuses spéciales suspendues, voire à aménager un certain nombre de petites terrasses indispensables au travail d'une pelle-araignée de 6 t treuillée sur place. « On a aussi bricolé un éclairage halogène bien plus efficace et pratique que des projecteurs », raconte un de ceux qu'on surnomme « les pendus du frigo ».

FICHE TECHNIQUE

Maître d'ouvrage : ministère de l'Equipement.

Maître d'oeuvre : DDE de l'Isère.

Entreprises : groupement Pascal-Pico-Sotrabas (tunnel), DG Construction (travaux extérieurs), Elite (travaux acrobatiques).

Coût : 72 millions de francs, dont 22 millions pour le travail en falaise.

Livraison : avril 1997.

PHOTO : Il a fallu mettre en place des foreuses spéciales suspendues

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