L’automne prochain, le centre de tri et de valorisation énergétique des déchets ménagers d’Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine) entrera en service. D’ici là, la couverture des bâtiments, en cours, sera terminée, ainsi que les essais des équipements industriels. Destiné à absorber les déchets de plus d’un million d’habitants répartis dans 17 communes des Hauts-de-Seine, trois communes des Yvelines et cinq arrondissements de l’Ouest parisien, ce centre de traitement a été implanté au plus près de la production des déchets pour limiter les transports, donc en pleine agglomération. La combustion des déchets non recyclables dans les deux fours chaudières du site fournira chauffage et eau chaude sanitaire à l’équivalent de 79 000 logements via le réseau de chauffage urbain CPCU. Et de l’électricité sera produite pour assurer l’autonomie électrique du centre, le surplus étant vendu.
Dispersion des fumées. Avant d’accueillir cet imposant équipement, Issy-les-Moulineaux a posé ses conditions au Syctom (1) et signé avec celui-ci une charte de qualité environnementale qui l’engage sur des critères de qualité, sécurité et transparence pour la durée de vie de l’installation, jusqu’à sa déconstruction dans 40 ans. L’une des exigences était de limiter à 21 m sa hauteur au-dessus du sol. Certaines zones du bâtiment sont enfouies à 31 m de profondeur. Les hautes cheminées sont remplacées par des tourelles d’extraction qui ne dépassent pas 5 m au-dessus de la toiture végétalisée. Pour que les fumées se dispersent bien dans l’atmosphère, la faible hauteur est compensée par une vitesse d’émission plus élevée. Et, pour éviter le panache de vapeur dû au traitement humide des fumées, un traitement par voie sèche a été choisi.
La boîte étanche de 400 m x 100 m x 51 m qui abrite le cœur du process industriel est construite en quasi-totalité dans la nappe phréatique, en bord de Seine, encadrée à l’est par une voie SNCF et une ligne de tramway, à l’ouest par une route très passagère près de bureaux et d’habitations. La barrière étanche et le soutènement sont assurés par une paroi moulée de 80 000 m2 ancrée jusqu’à 51 m de profondeur. Avant d’entreprendre le terrassement en taupe, 187 poteaux préfondés ont été réalisés, atteignant jusqu’à 35 m de hauteur et reprenant jusqu’à 2 000 t pour supporter les planchers butonnants exécutés au fur et à mesure des excavations. 600 000 m3 de déblais ont été évacués par voie fluviale, évitant la circulation de 56 000 camions semi-remorques. Pour maîtriser les nuisances sonores du chantier, des simulations ont été réalisées avant les travaux puis un capteur installé au bord du site et relié par ligne téléphonique au bureau d’études Synesthésie Acoustique pour surveiller le niveau sonore et vérifier sa conformité à la simulation.
Une fois réalisée la boîte en béton, les équipements industriels ont été installés, les deux fours chaudières provenant de Croatie étant acheminés par bateaux. On a pu refermer la boîte. La charpente métallique est en train d’être habillée d’un bardage en acier et d’une couverture en bacs aciers qui sera végétalisée.
Maîtrise d’ouvrage et maîtrise d’œuvre : Syctom de l’agglomération parisienne.
Architectes : Dubosc & Landowski, AAE, Sechaud et Metz.
Assistance à maîtrise d’œuvre : Jacobs.
Bureau de contrôle technique : Veritas.
Coordination SPS : Presents.
Paysagiste : Serge Eyzat.
Entreprises : groupement d’entreprises génie civil : Razel, Demathieu et Bard, Urbaine de Travaux ; fondations : Bilfinger Berger, Solétanche Bachy, Sefi, Spie Fondations ; charpente-façades-couverture : Barbot, Joseph Paris, Smac Acieroid.
Coût : coût global (compris achat du terrain) : 540 millions d’euros HT ; structures et VRD : 250 millions d’euros.


