Originale dans le bâtiment, l’initiative d’Eric Thiebaut veut anticiper ce qui se dessine à l’échelle de la France entière et du grand public : le fameux test sérologique.
Le patron de Soreba, PME de fermetures, l’a fait passer mardi 21 avril à ses 15 salariés. Pendant un peu plus d’une heure, l’espace d’expositions des produits au siège de Ribeauvillé (Haut-Rhin) s’est transformé en salle de prise de sang.
Chaque collaborateur en a été quitte du remplissage de deux petites fioles, effectué par un représentant de Biogroup. Ce gros laboratoire régional d’analyses médicales milite depuis plusieurs jours pour faire du Grand Est le pilote de ces tests nécessaires à un possible déconfinement, en arguant de la fiabilité de sa solution.
Dans le débat qui agite les collectivités locales et l’Etat sur le thème « y aller sans attendre ou pas la parfaite certitude de la validité des tests », Eric Thiebaut a choisi de prendre les devants. « La proximité de l’Allemagne qui a fortement pratiqué le dépistage m’y a incité aussi », souligne-t-il.
Le dirigeant a préféré l’option de ces tests de détection des anticorps, à celle des PCR de dépistage du Covid-19 lui-même à partir de l’écouvillon enfoncé dans le nez. « C’est plus important sur la durée pour moi de savoir où en est l’immunisation des collaborateurs, dans un contexte où nos chantiers redémarrent – certains ne se sont jamais arrêtés – selon un scénario qui nous fait espérer un retour à une activité pleine ou quasi pleine le 11 mai », justifie-t-il.
Précautions particulières
Brandir cette immunisation pourra rassurer des clients, notamment particuliers. Surtout, « j’y vois un moyen de compléter le guide de préconisations, pas de s’y substituer : le document nous a semblé clair, cependant il n’aborde pas le dépistage. Une fois les résultats des prises de sang connus, on pourra identifier les collaborateurs auxquels appliquer des précautions plus particulières ou encore plus fines : EPI (équipements de protection individuelle) plus protecteurs en premier lieu le type de masques dont les équiper respectivement, suivi plus fort des mesures d’hygiène sanitaire, etc. », ajoute Eric Thiebaut.
Les résultats ne vont pas tarder : chaque salarié devrait les recevoir d’ici à demain. « J’ai demandé à chacun de me les transmettre ensuite », indique le dirigeant de l’entreprise familiale de fourniture et pose de portes, fenêtres et volets. L’entreprise a pris en charge le coût, d’un montant de 43 euros par prise de sang.
Eric Thiebaut affiche sa disponibilité à faire partager son expérience, dans le droit fil de son engagement dans la gestion de la crise sanitaire : au sein de la fédération du BTP du Haut-Rhin dont il est administrateur, il fait partie des huit dirigeants ayant constitué un « groupe de reprise ». « Nous nous réunissons pour chercher les voies d’une reprise des chantiers la plus efficiente possible. Nous assurons une fonction en somme de veilleurs et d’éclaireurs pour la diffusion vers les autres adhérents ».