La mobilisation était réussie, calme mais massive. Sur l'estrade, plusieurs dizaines de jeunes diplômés de l'Ecole supérieure des jeunes dirigeants du bâtiment. Jacques Chirac s'est attardé à serrer la main de chacun, « fier de rencontrer toute une génération d'entrepreneurs ». Dans la salle, 4 000 chefs d'entreprise rassemblés pour la troisième Convention de la Fédération française du bâtiment (voir « Le Moniteur » des 15 et 22 décembre). Devant tous, le chef de l'Etat a pris position, le 15 décembre 2000, pour que la France « conserve des objectifs de construction ambitieux, tant pour le secteur privé que pour le secteur social ». « Le logement doit demeurer une priorité de l'action publique », a-t-il défendu, précisant que, selon lui, d'une façon plus générale, « les besoins de construction sont loin d'être satisfaits dans notre pays ».
Demandant la pérennisation de la TVA à 5,5 % pour les travaux sur existant, il faisait écho au discours du président de la FFB, Alain Sionneau, en dénonçant également les charges excessives qui pèsent sur les entreprises, les réglementations trop contraignantes ou coûteuses, ou la fiscalité inadaptée de la transmission.
« La baisse des charges fiscales et sociales doit être une priorité absolue », avait martelé Alain Sionneau. Très applaudi tout au long de son discours, évoquant « la ferveur qui nous anime, la passion de construire la France », aussi bien que « nos déceptions et nos colères », le président de la FFB l'a notamment été en évoquant « la réduction autoritaire du temps de travail ». « Nous acceptons mal les leçons de gestion d'un Etat qui n'arrive pas à s'appliquer à lui-même le moindre commencement de réforme », a-t-il commenté, concluant : « La mise en place des 35 heures est en train de nous gâcher la reprise. »
La reprise économique du bâtiment était bien perceptible tout au long des deux jours, dans une ambiance générale de décontraction et de sérieux mêlés, dans les allées du salon, dans les discussions de couloirs, dans les ateliers et colloques, très suivis (voir ci-contre). Dans la qualité des participants, en quelque sorte, sur les estrades comme dans l'assistance, toutes et tous plutôt jeunes, représentant la génération montante. L'annonce de la relève.
L'intégralité des discours du chef de l'Etat et du président de la FFB sont accessibles sur notre site www.lemoniteur-expert.com
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«Il ne s'agit pas de punir par la fiscalité» - Jacques Chirac
«La baisse des charges est une priorité absolue» - Alain Sionneau
Jean-Pierre Nicole, vice-président de la FFB, chargé des questions de transmission, Gilles Dumolard (FFB Isère), Marcel Macario (Bouches-du-Rhône), Thierry Ceccon, vice-président, président de la commission Marchés et du conseil des régions.
1 - Avant d'inaugurer le salon, Alain Sionneau avec son prédécesseur Jean Domange, aujourd'hui président de la SMABTP.
2 - Pierre Possémé, vice-président, président du conseil des professions et de l'Union de la maçonnerie gros oeuvre, en compagnie de Christian Baffy, vice-président, président de la commission des affaires sociales.
3 - Alain Sionneau a parcouru les stands avec Didier Duran (à dr.), vice-président, président de la commission Communication.
4 - Alain Bethfort, nouveau président du conseil de l'artisanat depuis le 8 décembre, élu pour trois ans. Il dirige une entreprise de maçonnerie de 13 salariés dans la Somme.
5 - Sur le stand des femmes du bâtiment.
6 - Brigitte Pousseur, présidente de la Fédération du bâtiment de Champagne-Ardenne, avec son époux.