La communauté d’agglomération que vous présidez est appelée à évoluer une fois de plus, de quelle manière ?
En effet, le district a été créé en 1972 par Henri Grenet, mon père, alors maire de Bayonne, Guy Petit, maire de Biarritz, et Victor Mendiboure, maire d’Anglet. Nous sommes passés en communauté d’agglomération en 2000 avec des compétences élargies au logement, à l’urbanisme, au développement durable, au PLH, et nous sommes devenus majoritaires dans le syndicat mixte des transports.
La communauté d’agglomération a évolué dans un périmètre restreint en cercles concentriques. Celui de la communauté d’agglomération, qui devrait s’élargir aux communes du Boucau et de Bidart qui souhaitent intégrer la Cabab. Celui, plus vaste, qui constitue la deuxième agglomération d’Aquitaine avec 230 000 personnes, avec la communauté de communes Nive Adour de Saint-Martin-de-Seignanx, et celle d’Errobi (Cambo-les-Bains) avec qui nous pouvons travailler sur les transports en commun, l’eau, l’assainissement. C’est le périmètre du Scot qui représente 31 communes. Le troisième cercle correspond à notre proximité de l’Espagne, avec l’Eurocité Bayonne-San Sebastian, que nous avons relancée.
Où en sont les grands dossiers d’infrastructures ?
La partie internationale de la ligne LGV entre Dax et la frontière, sera financée par l’Etat, mais nous sommes vigilants sur le tracé. Nous sommes appelés à contribuer sur Tours-Bordeaux à hauteur de 24,9 millions d’euros et, pour les deux autres lignes (Bordeaux-Espagne et Bordeaux-Toulouse), on nous demande 40 millions d'euros. Nous ne signerons pas de chèque en blanc, sans connaître les tracés et les gares. Il faudra enterrer une grande partie des voies, c’est à ce prix que la LGV passera dans le Pays basque. Les acquisitions foncières avec l’établissement foncier, l’arrêt TGV à Bayonne, avec son futur pôle multimodal sont des dossiers majeurs pour l’agglomération. Suite à l’élargissement de l’A63, l’échangeur avec l’A64 est en discussion avec ASF.
Quid du développement durable dans l’agglomération ?
D’abord, nous bénéficions du 5e port français, le seul port aquitain proche de l’océan. Nous avons une carte intéressante à jouer pour développer le cabotage, ce à quoi le président de région est très favorable. Dans nos communes, nous avons des adjoints spécialisés dans le développement durable, et une volonté de sortir de l’incantation par l’action. Nous venons de signer un plan climat, avec sa déclinaison territoriale et interne au patrimoine des services. Un bilan carbone est en cours dans les trois villes, et nos services s’engagent à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre de 20 % d’ici à 2020.
Quelle est votre politique d’investissements ?
D’abord, je suis inquiet sur l’avenir de la taxe professionnelle : c’est notre ressource principale, avec 36 millions d’euros sur 75 millions de recettes, c’est considérable. C’est une taxe dynamique ; si on trouve un impôt plus intelligent, qui rapporte autant, je signe. L’échéance de 2010 pour sa suppression nous met un pistolet sur la tempe, alors que nous avons nos compétences propres et nos investissements à financer. Nous avons réalisé 320 millions d’euros d’investissements depuis 2002 ! Or, nous devons plus que jamais soutenir l’emploi par l’investissement, et maintenir notre niveau d’investissement. Il faut donc emprunter pour continuer au rythme de 30 millions à 35 millions d’investissements annuels qui soutiennent l’activité locale des entreprises par la commande publique. La facilité serait de lever le pied.
Votre politique de transports évolue fortement ?
En matière de transports en commun, nous sommes à la moitié de l’offre des autres agglomérations, il a fallu revoir notre copie. Nous avons modifié nos structures : avant, l’entreprise délégataire était donneur d’ordre. Nous avons donné les moyens au SMTC de piloter seul : recrutement d’un directeur, volonté politique, et renouvellement de la DSP en 2010. Cela va nous permettre de développer le réseau avec trois axes en site propre, dont l’axe central de Biarritz à la gare de Bayonne d’ici à 2010. Un dossier que j’ai porté à Jean-Louis Borloo pour le financement des 7 km de site propre.
Et, au-delà, la réflexion va se poursuivre avec les communes du Schéma de cohérence territoriale. Les équipes du Scot et de SMTC travaillent dans des locaux voisins. Il s'agit de se mettre d’accord sur une stratégie globale. Sur cet axe lourd, il y aura un busway en site propre, cadencé, peu polluant, confortable. Cela marquera les esprits.