Plombier implanté à Lyon depuis 1992, 3e génération d’une famille d’artisans, Yves Roubi n’a toujours pas digéré la déclaration de Muriel Pénicaud sur le « manque de civisme » des entreprises du BTP : « Une heure après la déclaration du chef de l’Etat, j’ai arrêté mes deux compagnons et l’activité de production. Ca fait 20 ans qu’ils sont dans l’entreprise et rien ne vaut la protection de leur santé. Je continue seul, pour les dépannages d’urgence ».
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Philippe Toulon, implanté à Castries, dans l’Hérault, a aussi arrêté l’activité de ses activités de chauffage sanitaire tournées vers le secteur tertiaire et auprès des collectivités. Seule Vestale Maintenance, dont il est gérant, avec un effectif de deux salariés, est sur le pied de guerre : « Depuis mercredi 18 mars, nos techniciens, à raison d’un rotation hebdomadaire, sont en astreinte 7 jours sur 7, 24 h/24h, contre 12h/24h en temps normal. Ils ont été formés aux gestes barrières (masques, gel hydroalcoolique, gants, lunettes) et se déplacent seuls en véhicule. Ils sont complétés par deux plombiers volontaires, de ma société Enersol (10 salariés). Pour l’instant, ils n’ont encore reçu aucun appel sur le numéro d’astreinte pour une fuite d’eau, de gaz, une rupture de canalisation, etc. ».
De son côté, le plombier lyonnais est intervenu, ganté et masqué, à plusieurs reprises : « Jeudi dernier, c’était pour un chauffe-eau mural à remplacer, mercredi pour un chauffe-eau dans un sous-sol et pour un tabouret d’évacuation bouché en extérieur, détaille Yves Roubi. Quand je rentre dans le logement, les clients sont dans une pièce à côté. Au total, ces dépannages représentent à peine 10 % de mon CA habituel ».
« Drive » chez les fournisseurs
Pour répondre à ces urgence, encore faut-il pouvoir continuer à se fournir : « Il nous reste 10 masques FFP2, indique Philippe Toulon. Nous en avons commandé à cartouche, ce qui permettra plus d’aisance aux techniciens. Par ailleurs, nous avons fait le tour de nos fournisseurs qui restent ouvert uniquement en drive et nous permettent ainsi de récupérer le matériel de remplacement nécessaires pour nos interventions ». à Lyon, Yves Roubi confirme cette procédure : « Les fournisseurs travaillent en mode « drive » et nous n’avons pas accès au magasin. Les commandes sont passées soit par mail soit en direct et déposées dans palettes confinées devant leur portail ».