Les plus capés des électriciens en visite sur les espaces Smarthome et PV Energy d’Interclima Elec constateront combien la profession a pu évoluer depuis une quinzaine d’années. À l’heure où les majors de l’installation électrique daignent revenir sur le seul salon national de l’électricité, c’est peut-être là la preuve que les métiers de la thermique et des courants forts et faibles consomment enfin un mariage de raison. Quatorze ans que Legrand avait quitté le salon Elec ancienne version ! Les stands de Hager, Legrand et Schneider ont changé du tout au tout entre 1998 et 2012. D’abord, en matière de surface. La folie des grandeurs à coup de centaines de mètres carrés de pom-pom girls et de fûts de bière a fait place à des stands hyper optimisés pour rendre compte d’une stratégie d’offre en peu de panneaux et de produits. Il semble qu’aujourd’hui, les visites sur les stands sont plus concrètes, plus directement professionnelles. Certains diront qu’on s’amuse moins, d’autres apprécieront d’y trouver des solutions avec l’aide d’interlocuteurs pertinents et disponibles.
Fin du tout électrique
L’électricité reste bien sûr une énergie incontournable dans l’habitat : éclairage, électroménager… Mais elle doit désormais disputer sa place en matière de confort thermique et de production d’eau chaude sanitaire. La particularité française du chauffage électrique, qui fait la une à chaque vague de froid, tend à laisser gentiment la place à l’ère « multi-énergies », autrement appelée « mix énergétique ». Le futur réseau de transport et de distribution d’électricité intelligent (smart grid) dictera une nouvelle donne énergétique. Car le jour où le prix de l’électricité pourra varier plusieurs fois dans une même journée en passant, pourquoi pas, d’un extrême à l’autre, il deviendra intéressant de pouvoir compter sur des énergies alternatives ou différer sa consommation. La régulation, l’intelligence en ligne et la communication seront les maîtres-mots de ces nouveaux systèmes.
La domotique prend le relais
Par ailleurs, un « mix » peut en cacher un autre, à la lumière des solutions multifonctions qui se déploient aujourd’hui (chauffage, ECS, ventilation, rafraîchissement…). C’est pourquoi il semble primordial que les installateurs passent, eux aussi, le cap du mix énergétique ou tissent des liens forts avec d’autres artisans maîtrisant un savoir-faire complémentaire. Voilà aussi pourquoi la domotique ne doit plus être perçue comme un enchaînement de gadgets inutiles. Interclima Elec donnait une lecture assez claire à ce sujet. Et s’il reste encore du chemin à parcourir, la plupart des opportunités de marché étaient présentées.
En témoignaient les conférences données sur l’espace SmartHome, la domotique se marie à tous les enjeux du bâtiment : performance énergétique RT 2012, accessibilité, confort. Si les fonctions automatisées facilitent la gestion des équipements au quotidien en améliorant la performance et le niveau de service rendu, tout cela peut apparaître un peu repoussant pour celui qui ne s’est jamais penché sur la question, électriciens et chauffagistes confondus.
Un besoin de pédagogie
Et c’est peut-être sur ce point que l’on peut reprocher aux acteurs présents sur Elec et peut-être même aux organisateurs de ne pas avoir su fusionner les compétences pour prendre par la main les grands débutants, avant de les noyer dans le langage propre à chaque offreur. Quelques tentatives avec des panneaux didactiques sur certains stands ont bien été faites. Elles mériteraient de se développer.
