Après des progrès fulgurants, l'énergie éolienne approche de la saturation en Allemagne, du moins sur la terre ferme. Ce secteur, qui emploie déjà 30 000 personnes, cherche de nouveaux débouchés : à l'international et off shore.
Dans aucun autre pays cette forme d'énergie renouvelable n'est aussi développée. Fin 2001, les capacités atteignaient 8 753 MW (pour comparaison, la capacité installée en France n'est que de 94 MW !). Les capacités installées l'an dernier ont représenté 2 660 MW, représentant une progression record de 44 %. Ces capacités couvrent désormais 3 % de la consommation nationale d'électricité.
L'an dernier, la production d'électricité via l'énergie éolienne a augmenté de 21 %, à 11,5 milliards de kilowattheures, bien que la force du vent ait été inférieure de 20 % à la normale. Mais cette expansion atteint ses limites. « Les emplacements sur la terre ferme deviennent rares », relève Jens Peter Molly, gérant de l'institut allemand d'énergie éolienne DEWI à Berlin. L'offshore peut être une issue. L'institut économique DIW considère que cette nouvelle possibilité permettra de porter la production allemande à 100 milliards de kW/h en 2003, soit presque dix fois plus qu'aujourd'hui (20 % de la consommation nationale). A l'instar de la Suède ou du Danemark, le premier parc éolien allemand en haute mer verra le jour cette année. Il s'agit de douze installations de 5 MW chacune qui vont opérer au large de l'île frisonne de Borkum en mer du Nord. Si les autorités donnent le feu vert, 23 autres parcs éoliens offshore seront installés en mer du Nord et dans la Baltique. Les plus optimistes parlent d'un potentiel de 50 000 MW exigeant un investissement de 30 milliards d'euros ! Même si les défis techniques sont réels, le risque économique paraît minime : la loi allemande garantit un prix de 9,1 cents par kW/h.
Bientôt 70% à l'export
L'international offre d'autres possibilités de croissance au secteur. Actuellement, les fabricants allemands d'installations éoliennes exportent 20 % de leur production. « La part de l'export sera de 60-70 % dans cinq ans », estime le président de Repower Systems, Fritz Vahrenholt, ex-ministre vert de l'Environnement de l'Est de Hambourg. Mais, pour y arriver, dit-il, les pouvoirs publics devront subventionner le développement d'installations pilotes offshore de grande puissance. « Comme on l'a fait pour le Transrapid, le train à sustentation magnétique », ajoute- t-il.
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Fin 2001, les capacités d'énergie éolienne atteignaient 8 753 MW en Allemagne, contre 94 MW en France.
