L'entrée en Bourse de GDF va servir à dynamiser un projet industriel ambitieux

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L'ouverture de capital de Gaz de France prévue le 23 juin va permettre à l'entreprise de renforcer sa présence en Europe mais aussi de se développer dans l'exploration-production et l'électricité pour affronter la concurrence des grands groupes énergétiques européens.

Cette opération, qui avait été annoncée par le gouvernement voici un an, devrait rapporter entre 1 et 1,5 milliard d'euros à l'entreprise, a annoncé jeudi le ministre de l'Economie Thierry Breton.

Le projet industriel de GDF est résolument tourné vers l'Europe car le groupe prévoit de perdre des parts de marché en France : la libéralisation du secteur de l'énergie, entamée le 1er juillet 2004, va s'accélérer au 1er juillet 2007 avec la possibilité aux particuliers de choisir leur fournisseur de gaz.

Le groupe entend conquérir sur la période 2003-2007 un million de clients supplémentaires en France, et détenir à terme 15 millions de clients et 15% des parts de marché en Europe.

Trois objectifs ont été dégagés dans cette optique : développer les ventes directes sur les principaux marchés européens, renforcer les ventes des sociétés de distribution où il a déjà des participations, et procéder à des acquisitions ciblées de sociétés ayant d'importants portefeuilles de clientèle.

Le PDG Jean-François Cirelli souhaitait que l'ouverture du capital porte sur un seuil inférieur aux 30% fixés par la loi, "pour éviter de devoir payer en cash au cas où une acquisition se présenterait". Bercy a exaucé son voeu en décidant de mettre sur le marché entre 20% à 22% du capital.

Gaz de France veut par ailleurs se renforcer dans l'exploration-production, pour avoir accès à de nouvelles sources de gaz et réduire les effets de la fluctuation des prix de l'énergie sur ses coûts d'approvisionnement.

Le groupe, quatrième acheteur mondial de gaz, a pour objectif de détenir à moyen terme un portefeuille de réserves prouvées et probables de 1.000 millions de barils d'équivalent pétrole pour être en mesure de produire un volume de gaz naturel égal à 15% des ventes du groupe. Il importe aujourd'hui 95% du gaz vendu.

GDF compte aussi développer son offre de gaz naturel liquifié (GNL), un marché mondial en pleine expansion, avec la mise en service en 2007 du terminal de Fos-Cavaou (sud).

Pour affronter les grands concurrents européens, il s'agit aussi d'être présent dans l'électricité. GDF a déjà mis en production cette année une centrale à cycle combiné à gaz à Dunkerque (nord), mais cela ne suffit pas pour proposer aux clients une offre mixte gaz-électricité.

Jean-François Cirelli a toujours mis en avant la nécessité d'ouvrir le capital du groupe pour mettre en oeuvre ce projet industriel ambitieux.

Les syndicats rejettent cet argument. "La motivation n'est absolument pas de +développer l'entreprise+ mais de remplir les caisses de l'Etat pour financer les allégements de charges aux entreprises", a souligné mercredi la CGT estimant que "le gouvernement doit stopper" le processus d'ouverture du capital.

Selon la CGT, GDF dispose d'une capacité de financer ses investissements à hauteur de 19 milliards dans les 3 ans à venir alors que son plan d'investissement, essentiellement des prises de participation à l'international, se monte à 17 milliards d'euros.

Béatrice LE BOHEC (AFP)

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