L'ENTRETIEN ANDRE TAQUET « La stratégie foncière de la communauté urbaine de Lille ne permet pas de répondre à la demande »

Le président de la chambre régionale Nord-Pas-de-Calais de la Fédération nationale des promoteurs constructeurs déplore le manque de terrains.

Quelle a été l'évolution du marché régional en 1996 ?

ANDRE TAQUET. Les ventes ont progressé d'environ 30 %, aussi bien pour le logement individuel que pour le collectif. La baisse des taux, l'amendement Périssol, la création du prêt à taux zéro créent un contexte tout à fait favorable à l'immobilier. Mais le marché est plus que jamais concentré sur la métropole lilloise et, dans une moindre mesure, sur le littoral.

Quel est le niveau des stocks ?

Dans l'individuel groupé, le stock est nul. La demande est forte, mais les opérateurs butent sur le manque de terrains susceptibles d'accueillir des opérations à moins d'une demi-heure de Lille.

Au-delà, on peut trouver du foncier disponible et moins cher, mais la demande est nettement moins soutenue. En collectif, moins de 100 appartements invendus restent en stock, ce qui est très peu.

Quel est le volume des projets en cours ?

A l'heure actuelle, près de 1 000 logements en collectif sont proposés sur plan, ce qui correspond à une année de marché. L'offre est parfaitement calibrée à la demande. La profession pratique une autorégulation permanente car les conditions pour démarrer une opération sont aujourd'hui très strictes.

Dans l'individuel groupé, 21 dossiers d'opération sont en attente dans le périurbain proche de la métropole. Mais, compte tenu de la pénurie foncière, je crois que 400 ou 500 logements seulement sortiront pour l'année 1997, alors que 100 seulement ont été mis en vente en 1996. C'est très insuffisant. La stratégie foncière restrictive de la communauté urbaine de Lille ne nous permet pas de répondre à la demande. Celle-ci correspond à environ 1 000 logements par an dans le périurbain.

Cela a sans doute un rapport avec l'ambition de « ville renouvelée » affirmée dans le schéma directeur ?

Il faut se défendre des raisonnements simplistes. Ce n'est pas en empêchant les promoteurs de construire dans le périurbain qu'on les conduira à opérer dans les tissus urbains à requalifier. Les professionnels de la promotion sont tout à fait intéressés par la ville renouvelée. Mais ils nous est impossible financièrement de travailler à court terme dans les quartiers dégradés. Des interventions préalables lourdes de la puissance publique sont indispensables.

Par ailleurs, le schéma directeur a aussi affirmé la nécessité d'un saut qualitatif dans la construction de logements, ce qui suppose l'existence d'un vivier de professionnels expérimentés. En conséquence, je crois qu'on n'a pas intérêt à bloquer la « machine à construire » locale.

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