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La création du groupement européen de coopération territoriale (GECT) Strasbourg-Ortenau, le 4 février dernier, a marqué une étape sur un chemin tracé le 22 janvier 2003 par les plus hautes autorités françaises et allemandes : « Nous soutenons la création d'un Eurodistrict Strasbourg-Kehl, bien desservi, ayant vocation à explorer de nouvelles formes de coopération et à accueillir des institutions européennes », déclaraient le président Jacques Chirac et le chancelier Gehrard Schröder à l'occasion du quarantième anniversaire du traité franco-allemand, dit « traité de l'Elysée ».

Quête de popularité

Première traduction de cette volonté, la convention de coopération portant sur la création de l'Eurodistrict Strasbourg-Ortenau, en octobre 2005, a montré ses limites : manque de visibilité de la gouvernance assumée par deux porte-parole prisonniers de la règle de l'unanimité, absence de budget et d'administration propres. Assemblée de 48 élus français et allemands issus de la communauté urbaine de Strasbourg et du district de l'Ortenau, le conseil du GECT a répondu à ces défauts originels en confiant la présidence de l'Eurodistrict à Roland Ries, maire de Strasbourg, pour un mandat de deux ans à l'issue duquel lui succédera Frank Scherer, Landrat de l'Ortenau.

L'adhésion annoncée des deux Etats renforce le poids de la nouvelle institution dotée d'un siège à Strasbourg et d'un secrétariat à Kehl. A la tête d'une administration territoriale qui comprendra cinq agents d'ici à la fin de l'année, le politologue Marcus Obrecht, désigné le 23 avril, mettra en œuvre les projets en cours de définition avec la participation des habitants. Un budget symboliquement fixé à 850 000 euros, soit un euro par habitant, finance ce premier exercice. Un « opéra du Rhin sur le Rhin » fait partie des premières idées avancées.

La stimulation de l'adhésion populaire constitue l'un des principaux défis : l'idée d'un referendum transfrontalier, annoncée par Roland Ries pendant la campagne municipale, n'a pas résisté aux obstacles politico-administratifs. Pragmatiques, le maire de Strasbourg et son homologue de Kehl Günther Petry s'appuient sur la coordination de leurs conseils municipaux pour lancer les projets candidats au portage par l'Eurodistrict, en s'appuyant sur le précédent du Jardin des deux rives : déjà maires en 1998, les deux hommes avaient lancé ensemble ce projet de parc transfrontalier centré sur le Rhin, inauguré en 2004 pendant le mandat municipal de Fabienne Keller. Plébiscité par les habitants des deux villes et leurs visiteurs, ce site reste le noyau géographique autour duquel devraient se développer les projets eurodistrictaux.

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