Etude

L’exode post-pandémie, le grand malentendu

Les premiers résultats d’une étude sur l’impact du Covid-19 sur les mobilités résidentielles, lancée il y a un an par le Plan urbanisme construction architecture (Puca) et le Réseau rural français, démontent le fantasme d’une fuite massive des citadins vers les territoires périurbains et ruraux.
 

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Si les flux vers les territoires ruraux sont restés modestes, ils ont pu avoir des conséquences importantes sur le marché de l'immobilier ou les services publics.

Depuis l'avènement de la crise sanitaire, on ne compte plus les histoires de citadins partis se mettre au vert, de grands traumatisés de la métropole et des confinements successifs allant quérir, dans la périphérie, les petites villes ou les territoires ruraux, la sérénité, des m² en plus et un jardin.

Pourtant, les premiers résultats de l’étude, lancée en juin 2021 par le Plan urbanisme construction architecture (Puca) et le Réseau rural français pour mesurer l’impact du Covid-19 sur les mobilités résidentielles, prouvent que l’exode urbain souvent annoncé relève du fantasme. A ce stade, du moins.

Mené par la Plateforme d’observation des projets et stratégies urbaines (Popsu) – Territoires, ce travail qui a mobilisé des chercheurs en sociologie, en géographie quantitative ou qualitative et en économie, a au contraire prouvé la permanence de phénomènes qui préexistaient : les pôles urbains sont restés attractifs, tout comme les façades littorales et la périurbanisation se poursuit.

Première conclusion, «on ne trouve pas les traces d’une réorientation géographique massive des populations à venir, et donc pas de recomposition majeure des flux vers des espaces isolés, hors des aires d’attraction des villes», stipule le document publié en mars dernier (voir ci-dessous).

«Petits flux, grands effets»

Cette étude intitulée «Exode urbain ? Petits flux, grands effets» relève toutefois un phénomène qui a pu faire naître le malentendu. Les chercheurs ont effet détecté un ensemble de mouvements d’habitants issus des grandes villes qui, pour être modérés, n’en ont pas moins eu des conséquences importantes sur leurs lieux d’arrivée. «Dans un territoire d’accueil peu dense ou rural, des flux entrants de taille modeste peuvent avoir de forts impacts notamment sur les services publics et leur planification, le marché du logement ou les activités économiques. C’est la force des liens faibles», est-il souligné.

Si les métropoles ne se sont pas vidées, cela n’a donc pas empêché certains habitants des territoires ruraux de se sentir envahis.

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