Lorsque, au début de 2013, l’architecte Patrick Bouchain, chargé d’une étude de définition, visite l’Institut du monde arabe (IMA) en compagnie de Jean Nouvel et de l’ancien ministre de la Culture Jack Lang, tout juste nommé président de l’institution, il trouve « un bâtiment globalement en très bon état de conservation, protégé par la qualité de sa construction ». Quel pouvait être alors le but d’une rénovation ? Selon lui, ce grand projet mitterrandien, élaboré à coup de brainstormings entre Jean Nouvel (mandataire), Gilbert Lézénès, Architecture Studio, et Pierre Soria, doit davantage être achevé en conformité avec le projet initial, plutôt que retrouver stricto sensu son état d’origine.
Nouvelle séquence urbaine
C’est ainsi que l’idée de départ de faire de l’IMA l’amorce d’une nouvelle séquence urbaine - un mail planté qui rejoindrait le jardin des Plantes - pourrait ressurgir. Dans cette hypothèse, le pavillon mobile de Zaha Hadid, échoué sur le parvis, devrait partir vers d’autres contrées. Egalement prévu à l’origine, l’éclairage nocturne du bâtiment depuis la façade en moucharabiehs remplacera celui, éblouissant, installé coté quai. « Nous avions transposé les signes de l’arabité dans le monde contemporain par l’expression de la technologie, explique Rodo Tisnado (Architecture Studio). Les moucharabiehs seront désormais équipés de moteurs mieux adaptés au fonctionnement des diaphragmes, modulateurs de lumière naturelle en fonction des variations climatiques. Et cela, grâce aux progrès accomplis depuis vingt-cinq ans dans le domaine de la motorisation des équipements. » Et Jean Nouvel de souligner l’usure prématurée du système provoquée par une programmation intempestive à heures fixes : « L’équivalent de trois siècles de fonctionnement. » Comblée, la longue trémie par laquelle s’entrapercevait la salle hypostyle depuis le rez-de-chaussée devrait être à nouveau dégagée. Cependant, avec la création du département des Arts de l’islam, au Louvre, la fonction de conservation ira en s’amenuisant et les espaces d’exposition seront repensés au profit d’activités culturelles plus diversifiées.






