A l’UCF, (Union climatique de France, organisation qui regroupe des entreprises de génie climatique adhérentes de la Fédération française du bâtiment, FFB) 2005 sera une année marquée par une forte dynamique. Son président élu en septembre dernier, Jean Rougnon, s’implique dans les dossiers stratégiques pour la filière. A savoir : le débat autour de la transposition de la directive européenne sur la performance énergétique des bâtiments dans la loi d’orientation énergétique, les négociations avec les fournisseurs d’énergie dans le cadre de l’ouverture des marchés actuelle et future aux particuliers mi-2007), et les discussions avec les pouvoirs publics sur la réglementation thermique 2005.
Lier entretien des chaudières et inspection
Au chapitre du débat sur la loi d’orientation énergétique et la transposition de la directive européenne sur la performance énergétique des bâtiments, c’est évidemment le sujet de l’inspection des chaudières qui pose problème. L’article 8 de la directive introduit l’obligation d’inspection périodique des chaudières gaz ou fioul de plus de 20 kW.
« C’est très restrictif, souligne Jean Rougnon car cette mesure introduit une distorsion de concurrence entre les énergies et une inégalité de traitement du client final. Le texte européen ne prend pas en compte la place de l’électricité en France. » L’article 9 sur les systèmes thermodynamiques est aussi discuté : « Le niveau de puissance des installations à inspecter devrait être de 5 à 6 kW au lieu de 12. » La préoccupation est de voir ces nouvelles mesures tempérées par la participation des installateurs aux inspections. « Il y a 13 millions de chaudières en France, argumente Jean Rougnon. Il n’y aura pas assez d’experts pour faire les inspections. En revanche, les installateurs sont sur le terrain. Sur la base du référentiel de l’inspection, l’entretien annuel des chaudières peut avoir valeur d’inspection. » L’argument en faveur de cet aménagement est celui de l’efficacité : « Si on prend uniquement des experts pour faire ce travail, on va ouvrir un marché, mais on ne fera pas avancer la performance. » En outre, l’UFC milite pour que les entreprises soient aussi acteurs des certificats d’économie d’énergie.
Marché des énergies : être associé en amont
L’ouverture des marchés du gaz et l’électricité aux professionnels et aux clients professionnels en juillet dernier a encore peu d’impact sur les entreprises de génie climatique. L’échéance cruciale sera l’ouverture du marché aux particuliers mi-2007. « Avec les énergéticiens, nous voulons être associés en amont à la réflexion sur les offres. Notre message est : ne faîtes pas sans nous. » GDF est visiblement pragmatique et ouvert. EDF semble jouer plus « personnel », même si des contrats expérimentaux de mandataires vont être testés.
Réglementation : stopper la RTGV
« Nous sommes submergés de réglementations. Ce n’est plus la RT, c’est la RTGV. Il faut se poser, faire un bilan pour permettre aux maîtres d’ouvrage et aux entreprises de digérer ces mesures. A vouloir trop bien faire, on ne fait rien. En outre, on oublie l’existant. Et la conséquence des nouveaux textes de la RT est de provoquer une fermeture à l’innovation : si une entreprise veut proposer une variante, on est obligé de reprendre tous les calculs. »
Autre critique : la part faite à l’enveloppe au détriment des équipements techniques. « Pourquoi développer l’isolation à outrance ?, pointe Jean Rougnon. Dans un but d’économie d’énergie et de confort, il faut aussi exploiter les équipements techniques. » Sur tous ces sujets, l’UCF s’investit dans un lobbying aux côtés d’autres organisations professionnelles dans la structure EC2 (Eau Chaleur Confort). Un rassemblement de la filière qui pèse 75 Md E et 300 000 emplois pour se faire entendre des pouvoirs publics.
