Pourquoi la région reprend-elle la main sur la côte picarde ?
Depuis dix ans, nous sommes en retrait car les études inscrites au contrat de Plan sur la côte n’ont pas été suivies. Or, sans vision globale des problèmes et des échéances sur l’affaissement des falaises ou l’ensablement de la baie, quels aménagements prévoir ? Quel recul maîtrisé pouvons-nous envisager sans risque ? Ces données commandent les investissements indispensables à lancer au sud de la baie. L’unité politique entre les collectivités permet enfin d’avoir une stratégie commune. Ecoutons les habitants, regardons comment agissent nos voisins face à l’élévation du niveau de la mer. Nous travaillons avec le SGAR, car six millions de crédits d’études sont inscrits au contrat de projets 2007/2012.
Quelle est la bonne échelle d’intervention ?
Pour la gestion du trait de côte, l’approche doit être interrégionale, avec la Haute-Normandie et le Nord-Pas-de-Calais. Pour un développement intégré, le territoire doit être élargi à l’arrondissement d’Abbeville, sur la base des trois vallées : Bresle, Somme et Authie, en intégrant la richesse industrielle du Vimeu. Avec le nouveau maire d’Abbeville, Nicolas Dumont, nous étudions l’implantation d’un lycée hôtelier, d’une hôtellerie de qualité, le renforcement de l’hôpital… Ce territoire doit retrouver un fonctionnement identique aux autres, avec des communautés de communes fortes, un pays qui programme des actions émises par un conseil de développement où coexistent les acteurs de tous les milieux.
Quelles sont vos priorités ?
Depuis trente ans, l’image et la notoriété de la Baie de Somme se sont imposées grâce à l’action des pouvoirs publics. Tout en préservant l’espace naturel, les collectivités doivent maintenant s’attacher à mieux valoriser économiquement leur investissement et à faciliter la vie des habitants. En plus des touristes, la côte doit attirer des cadres dans le Vimeu et proposer un mode de vie agréable aux Picards. Dans cet esprit, il est urgent de lancer les procédures de PLU, de PLH, de Scot… Il faut aussi situer les responsabilités du Pays, du PNR et du syndicat mixte, savoir s’ouvrir à de nouveaux opérateurs publics et privés.
