C'est un peu le symbole du succès du secteur de la construction métallique en France ces dernières années. Le chantier de restructuration par SMB de la tour Silex 2 à Lyon - construction de 4 niveaux supplémentaires sur l'ancienne tour EDF (R+21 au R+24 -terrasses et édicules techniques) et d'une tour neuve adjacente 100 % métallique de 132 m de haut représentant environ 2 000 tonnes de charpente - est l'image même de tout ce que la filière pense pouvoir apporter en terme d'efficacité technique et de durabilité à l'ère de l'économie bas carbone et circulaire.
En effet, rappelle le Syndicat de la construction métallique de France (SCMF), 93 % à 97 % des aciers utilisés en construction métallique en France sont des aciers recyclés. Et la filière est déjà organisée organisée pour le « diagnostic déchets avant démolition » et le réemploi.
Mais surtout, à en croire le président du SCMF, Roger Briand, la filière peut gagner le pari de la construction bas carbone. "Si vous choisissez un matériau comme l’acier (qui possède des qualités mécaniques beaucoup plus importantes que d’autres), les quantités utilisées et nécessaires pour répondre à la solidité de l’ouvrage par rapport à un autre matériau vont être considérablement diminuées tout comme l’empreinte carbone, justement parce qu'il s’agit d’un matériau fabriqué à 93 % avec des produits recyclés".
"Prenons l’exemple de l’enveloppe métallique du bâtiment", poursuit-il, "d’après deux études indépendantes menées l'une par l’ADEME/CSTB, l'autre par FFB/POUGET, les résultats calculés démontrent qu'une enveloppe métallique réalisée par exemple en panneaux sandwich, pèse 33,2 kg équivalent CO2/m2, soit 4,4 % des émissions de gaz à effet de serre sur les bâtiments très bas carbones de 750 EGES !"
Une activité en croissance
Des qualités qui sont en tout cas toujours plus appréciées. La preuve, le SCMF a publié le 4 février des chiffres qui traduisent une vitalité étonnante de l'activité.
Après une année 2019 clôturant en production à 780 000 tonnes usinées, le marché de la construction métallique progresse de près de 4 % par rapport à l’année 2018 et ressort à 3,8 milliards d’euros. Quant aux carnets de commande, en moyenne à fin janvier 2020, ils représentaient plus de 6 mois de visibilité.
Si l’activité bâtiments industriels et de stockage, principal marché des professionnels de la construction métallique, tire le secteur, certains marchés, comme celui des bureaux et des ponts, s’inscrivent en progression.
Enfin, note Roger Briand, les marchés de la rénovation et de la réhabilitation progressent significativement. "En effet, entre autres atouts, la construction métallique, par sa légèreté, permet des surélévations de bâtiments sans nécessité de reprises onéreuses en sous-oeuvre. Les structures métalliques permettent aussi du fait de leur faible encombrement de dégager des espaces et gagner de précieux mètres carrés ; des modes constructifs qui s’imposent de fait comme solutions idéales pour surélever un bâtiment d’un ou plusieurs étages", vante-t-il.
La restructuration de la tour Silex 2 en est définitivement le meilleur symbole.