Quels messages les architectes souhaitent-ils adresser aux élus locaux à l’occasion du congrès de l’association des maires de France ?
Les architectes mesurent la pression qui pèse sur les élus, entre les attentes légitimes des habitants et les contraintes posées par l’Etat pour des motifs d’intérêt général comme la lutte contre l’artificialisation des sols, le réchauffement climatique, la montée des eaux, la réduction des émissions de gaz à effet de serre ou la rénovation thermique des bâtiments.
A la croisée de ces enjeux, les architectes se tiennent à la disposition des maires pour les aider à tout mettre en oeuvre. Cela suppose de sortir des modèles clés en main existants, qu’ils s’appliquent à la maison individuelle ou au collectif standardisé.
Comment votre offre se décline-t-elle dans la réhabilitation ?
Stimulés par le plan de relance, de nombreux élus locaux prévoient de réhabiliter leurs équipements, et il faut s’en réjouir, compte tenu du poids du bâtiment et des infrastructures dans la production de déchets, soit 66 %.
Mais pour que l’idée de faire mieux avec moins trouve toute sa force, nous attirons leur attention sur la qualité des réhabilitations. Cela suppose de travailler en amont et de sortir des poncifs et idées reçues.
On n’achète pas la ville de demain comme un lave-vaisselle ! Toucher au bâti implique une vision à long terme et une analyse en coût global.
Mais comment s’affranchir des lois du marché qui incitent à la consommation d’espaces vierges, ou sortir des effets d’opportunité qui poussent à des réhabilitations thermiques par geste et sans vision globale ?
A la tentation de la facilité standardisée, j’oppose la diversité des cœurs de ville. Pensez à Figeac, à Bourg-en-Bresse… Les habitants aiment leur territoire pour leur valeur patrimoniale, et pas pour leurs lotissements, ces lieux où ils logent sans vraiment les habiter ! Il nous faut donc convaincre que des projets plus compliqués aident à révéler les potentiels.
Pendant ces trois jours, notre stand montrera comment concrétiser la coopération entre maires et architectes, à travers des projets innovants et collaboratifs. Nous nous adressons en priorité aux villes petites et moyennes, qui, faute d’ingénierie, n’ont pas toujours le réflexe de s’adresser aux architectes. Les exemples fourmillent : je pense à un projet de salle polyvalente cher et peu esthétique, finalement abandonné au profit de la réhabilitation d’une grange délaissée faute de succession.
Dépenser plus de matière grise et moins de matière première produit un impact énorme, pour le bien-être des habitants, pour les territoires comme pour la planète.