La Faute-sur-Mer : la DDE avait prévenu des risques

A La Faute-sur-Mer (Vendée), où sont mortes noyées 26 personnes lors du passage de la tempête Xynthia, les risques d'inondations étaient connus des autorités. Une étude présentée en octobre 2008 par la DDE de Vendée affirmait que la commune avait été construite "sur de vastes espaces gagnés sur la mer, ne tenant pas compte de la mémoire du risque".

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Extrait du PPRI de l'estuaire du Lay (en rouge les zones inconstructibles)

Le terrible bilan humain de La Faute-sur-Mer aurait sans doute pu être évité ou tout au moins minoré. Selon un rapport de la Direction départementale de l'Equipement (DDE) de la Vendée rendu public en octobre 2008 aux journées du Génie côtier à Nice, les risques était largement connus. L'auteur de ce rapport, Stéphane Raison, à l'époque chef du service maritime et des risques à la DDE de Vendée, écrivait "la conjonction de deux phénomènes, de crue dans l'estuaire du Lay (la rivière qui sépare L'Aiguillon-sur-Mer de La Faute-sur-Mer) et de submersion marine, pourrait avoir un impact très important sur les zones densifiées à l'arrière d'un réseau de digues vieillissant".

Cet ingénieur des Ponts et Chaussées pointait du doigt que plus de 3.000 maisons avaient été construites dans les années 1980, derrière une digue en terre créée après de précédentes tempêtes en 1926 et 1929 et "entretenue dans le temps par apport de matériaux divers, sans contrôle de leur qualité ni de leur provenance". "Cet ouvrage n'a jamais fait l'objet d'un diagnostic approfondi de la part du maître d'ouvrage. (...) La rupture des digues sur ce secteur engendrerait des dégâts majeurs aux biens et aux personnes en regard de la carte des aléas" précisait ce rapport.

Consciente de ces risques, la Préfecture de Vendée était par exemple intervenue en juillet 2008 pour interdire l'extension d'un parc résidentiel de loisir considérant notamment dans un arrêté que "les digues reste toujours susceptibles de se rompre et que celle qui protège de côté Est du projet constitue une berge concave très exposée à l'érosion de l'estuaire du Lay".

Reste que les fortes pressions immobilières et touristiques peuvent parfois avoir le dessus sur les mises en garde des services de l'Etat. En décembre 2003, le maire de La Faute-sur-Mer avait ainsi obtenu gain de cause devant la cour administrative d'appel de Nantes (Loire-Atlantique) face à la préfecture de Vendée, pour avoir accordé un permis de construire à un camping en bordure de l'estuaire de la rivière Le Lay.

Voir le rapport de Stéphane Raison en PDF

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Vue aérienne des communes de la Faute sur mer et L'aiguillon sur mer dimanche après le passage de la tempête Xynthia. Vue aérienne des communes de la Faute sur mer et L'aiguillon sur mer dimanche après le passage de la tempête Xynthia.
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