Cette nouvelle étude menée par la Capeb, l’Iris-ST, l’OPPBTP et la CNATP* porte sur l’année 2017. Malgré un léger recul de la formation continue dans l’artisanat du BTP (- 2 % tous domaines confondus par rapport à 2016), les formations à la prévention sont toujours à la 1e place avec 68 440 actifs formés et 50% des formations suivies. Les formations techniques, à la 2e place, connaissent une légère baisse (36% contre 38%). Elles sont suivies par les formations à la gestion (14%).
Thématique électricité en hausse
Une forte progression des formations liées à l’électricité a été observée. Celles-ci augmentent de 39% par rapport à 2016 et se hissent à la 2e place (23%), après celles sur la conduite d’engins (25%). Ce bond peut s’expliquer par l’entrée en vigueur de la réglementation DT-DICT au 1er janvier 2018 avec l’obligation pour les personnes travaillant à proximité des réseaux d’être formées et de détenir une autorisation d’intervention à proximité des réseaux (AIPR).
Les autres formations obligatoires à la sécurité sont en baisse, avec notamment - 13% pour les formations liées à l’amiante, - 6% pour le travail en hauteur, - 3% pour la conduite d’engins, - 2% pour le secourisme. Quant aux formations non obligatoires liées par exemple aux contraintes physiques ou au risque routier, elles restent en marge des actions alors qu’elles affectent particulièrement les travailleurs du BTP.
Déséquilibre entre thématiques et risques
Un déséquilibre se maintient par ailleurs entre les thématiques suivies et les causes de maladies professionnelles et d’accidents du travail Alors que les TMS constituent la 1e cause de maladies professionnelles pour les métiers du BTP, les formations liées aux contraintes physiques ne représentent que 1% des formations suivies !
La sensibilisation des entreprises artisanales sur cette thématique doit être renforcée et de nouveaux moyens de sensibilisation pourraient être utilisés, comme la réalité virtuelle ou augmentée.
Disparités des stagiaires face aux risques
L’Observatoire révèle toujours des disparités importantes dans la population des stagiaires, qui ne reflète pas l’exposition réelle face aux risques professionnels. Ainsi, les chefs d’entreprise suivent davantage de formations techniques (73%) que de prévention (18%), contrairement aux salariés (28% technique et 58% prévention), alors que tous peuvent être exposés aux mêmes risques sur les chantiers.
En termes d’âge, les stagiaires de 20 à 40 ans sont les plus impliqués dans la prévention (60%), contre 15% pour les plus de 50 ans, qui représentent pourtant 29% des actifs du BTP. Enfin, 98% des stagiaires formés à la prévention sont des hommes, alors que les femmes représentent 8% des actifs du BTP.
Pour les métiers, les couvreurs-plombiers-chauffagistes, électriciens et métiers des TP sont les plus représentés dans les formations à la prévention. Cela s’explique par les risques inhérents à ces métiers et par les formations obligatoires nécessaires à ces activités (habilitation électrique, autorisation de conduite d’engins, attestation de compétence pour l’utilisation d’échafaudages…).
Concernant les régions, les plus dynamiques quant au suivi des formations à la prévention sont Auvergne-Rhône-Alpes, Grand-Est et Hauts-de-France. L’Ile-de-France et Provence-Alpes-Côte d’Azur sont les moins dynamiques.