La plus longue passerelle piétonne et cyclable du monde, 230 m entre les deux appuis, offrira à partir du printemps 2007 l’un des plus beaux exemples de coopération franco-allemande, au nord de l’agglomération bâloise.
La Communauté de communes des Trois-Frontières (C3F) et la ville de Weil-am-Rhein, principaux financeurs des 9 millions d’euros investis, ont désigné la seconde pour le portage juridique du projet, en raison de la plus grande simplicité des procédures allemandes. « Un partenariat équilibré et un esprit fraternel caractérisent la relation avec la maîtrise d’ouvrage », se réjouit Dietmar Feichtinger. L’architecte d’origine autrichienne, établi à Paris, a partagé la maîtrise d’œuvre avec son ami et compatriote Wolfgang Strobl, de l’agence berlinoise du bureau d’études LAP. La conception traduit l’esprit européen du pont construit par l’Allemand Max Bögl : « Nous étions les seuls à proposer un arc, qui exprime l’intensité du lien », explique l’architecte. Depuis l’Allemagne, cette forme simple contribue à rendre lisible la structure urbaine orthogonale de la ville de Huningue, dessinée par Vauban. L’ouvrage s’intègre dans un réseau de 300 km en cours de jalonnement, entre les ponts de Weil à Huningue, au sud, et de Fessenheim à Hartheim. La maîtrise d’ouvrage assumée par le département du Haut-Rhin s’appuie sur les financements du programme Interreg IIIA de l’Union européenne. « Pour la partie du réseau située sur le territoire de notre communauté de communes, le département a adopté le revêtement allemand : les pistes cyclables utiliseront le même gravier calcaire que du côté allemand », indique Joseph Ritter, directeur adjoint des services de la C3F.
Beaucoup moins avancée, la coopération cyclable franco-suisse va également s’appuyer sur la passerelle Weil-Huningue. Le conseil général pourrait prendre la maîtrise d’ouvrage de la piste qui, le long du Rhin et à la lisière du campus Novartis, reliera Huningue à Bâle. De son côté, le canton de Bâle Ville, en concertation avec le groupe chimique et les collectivités françaises, jugera en avril le concours de maîtrise d’œuvre sur cette liaison. « Nous travaillons sur un périmètre suisse pour le projet, mais sur un périmètre franco-suisse pour les idées », indique Maria Lezzi, directrice de la planification urbaine du canton.