Lors de sa création en 2004, l'Etablissement public d'aménagement (EPA) Plaine de France s'était doté d'un document stratégique de référence et avait publié un atlas. Dix ans après, il a souhaité dresser un nouvel état des lieux de ce territoire, qui s'étend de la Plaine Saint-Denis, aux portes de Paris, jusqu'aux frontières de l'Oise, au nord-est de l'Ile-de-France. « Atlas 2014 de la Plaine de France » balaie les grandes thématiques du développement territorial : population et démographie ; emploi et économie ; immobilier et logement ; équipements et environnement. « La Plaine de France connaît un développement paradoxal. C'est l'un des territoires les plus dynamiques en termes de développement économique et urbain mais il est aussi l'un des plus pauvres d'Ile-de-France », constate Damien Robert, directeur général de l'EPA.
Trois chiffres illustrent le dynamisme de la Plaine de France. Sur la période 2001-2010, le territoire a produit 10% des logements construits en Ile-de-France (37 560) alors qu'il représente 8,3% de la population régionale et qu'il est contraint au nord par le plan d'exposition au bruit de l'aéroport de Roissy. Après avoir perdu des habitants entre 1990 et 2000, le territoire en a regagné la décennie suivante à un rythme annuel de 0,85%, supérieur à la moyenne francilienne (+0,67%). La Plaine de France a enfin créé 87 000 emplois nets entre 1999 et 2010, soit une hausse de 1,87% par an contre 1,07% en Ile-de-France.
Mais dans le même temps, les inégalités de richesse ont persisté. « L'effet rattrapage n'a pas vraiment eu lieu », déplore Damien Robert. Le Nord-Est francilien continue de concentrer une part importante des populations les moins aisées et au cours de la période considérée, les écarts de revenus se sont accrus vis-à-vis du reste de l'Ile-de-France. Si la proportion de cadres est passée de 7,31% de la population en 1999 à 9,17% en 2010, dans le même temps, elle a augmenté de 21% à 26% au niveau régional. Par ailleurs, le taux de sans-diplôme (31,7%) y est deux fois supérieur à la moyenne francilienne (16,7%).