Pour le nouvel hôtel de la région Ile-de-France, Jacques Ferrier (1) a conçu un projet d’immeubles de bureaux axé sur l’ouverture et pour lequel paysage et architecture ne font qu’un. Située à 100 mètres de la mairie de Saint-Ouen, la figure de proue du nouveau quartier des Docks est constituée de deux bâtiments reliés par une passerelle. Le bâtiment ouest («Influence 1.0», maître d’ouvrage: Tishman Speyer), qui accueillera la présidence, l’exécutif et les fonctionnaires, «se soulève au-dessus d’un jardin, laissant passer partout, par des baies vitrées, les regards depuis la rue vers l’intérieur de l’îlot», explique l’architecte. Le bâtiment est («Influence 2.0», maître d’ouvrage: Nexity), doté d’un amphithéâtre pour les élus, fait face à un grand jardin. «S’ajoute un jardin suspendu, ouvert en balcon sur la ville, signature de la façade principale de l’hôtel de région», continue Jacques Ferrier.
Ces immeubles (60 m de façade) participeront à l’animation de l’espace public. Enveloppés d’une résille blanche de panneaux d’aluminium perforé blanc suggérant la légèreté, ils déploieront 56 815 m2, dont 33 000 m2 pour Influence 1.0, qui sera livré en janvier 2018 (gros œuvre: Léon Grosse). Influence 2.0, en attente du permis de construire, sera livré en janvier 2019. «Ce nouveau siège, bien desservi par les lignes 13 et 14 du métro en 2019, regroupera les services régionaux éparpillés sur 13 sites et permettra une meilleure synergie. Il casse la barrière du périphérique et poursuit le rééquilibrage de l’Ile-de-France vers le Nord-Est», souligne Thierry Meignen, délégué spécial chargé du déménagement du siège. Il précise: «Le site de Saint-Ouen tenait la tête selon la plupart de nos critères de choix.
Une source d’économies
Le critère économique a été décisif. Actuellement, la région est propriétaire de sept immeubles et hôtels particuliers dans le VIIe arrondissement (250 millions d’euros de patrimoine). Par ailleurs, elle loue 50 000 m2 pour 30,4 millions d’euros par an. A Saint-Ouen, le loyer sera de 240 euros par mètre carré et par an (contre 400 à Paris), inférieur au plafond fixé par les Domaines. La région louera donc les deux immeubles pour 21,2 millions d’euros TTC par an, réalisant au passage une substantielle économie de 9,2 millions d’euros (-31%). Formule choisie à l’avenir: la location avec option d’achat. «La région sera locataire le temps nécessaire à la vente des immeubles parisiens, conclut Thierry Meignen. En fonction du marché, elle louera ou achètera les immeubles Influence. Ce qui nous donne de la souplesse et une entière liberté de décision.»