La situation s’aggrave à Fukushima

L'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) française faisait un nouveau point mercredi 16 mars au matin sur l'évolution de la situation à la centrale de Fukushima Daïchi.«La situation n'évolue pas favorablement», a résumé Marie-Pierre Comets, commissaire de l'ASN.

L'attention se focalise maintenant sur la piscine de refroidissement des assemblages de combustible usé du réacteur numéro 4 après que deux incendies s'y soient déclarés mardi, sans que les causes aient pu encore être identifiées. «Le niveau d'eau s'est abaissé et il est désormais trop bas, ce qui risque d'entraîner une dégradation des combustibles», a déclaré Olivier Gupta, directeur général adjoint de l'ASN. Située sur la partie supérieure du bâtiment, la piscine a fait l'objet de tentatives de remise à niveau. Une équipe sur place a été envoyée avant de rebrousser chemin en raison de la trop forte radioactivité. Des hélicoptères chargés d'eau ont tenté de prendre le relais mais là-encore, l'opération aurait été avortée pour la même raison. Si le niveau d'eau n'était pas rétabli rapidement, la dégradation du combustible entraînera vraisemblablement un endommagement des gaines métalliques et, in fine, des relâchements radioactifs «sans possibilité de confinement», précise

O. Gupta. A noter que les réacteurs 5 et 6 se partagent un groupe d'alimentation pour refroidir leur propre bassin d'entreposage mais selon les premières mesures, la température y augmenterait également. Les piscines ne sont pas le seul motif d'inquiétude. Un dégagement de vapeur suspect du réacteur 3 dans la nuit de mardi à mercredi (heure française) laisse craindre un endommagement de l'enceinte métallique de confinement. Après la rupture des gaines, il s'agit du dernier rempart de confinement avec la cuve. Si tel était le cas, l'hypothèse d'une fusion totale du coeur, avec création d'un magma et production de corium ne peut plus être écartée. Les équipes de Tepco sur place, dont le nombre n'est pas connu, continuent à s'activer héroïquement pour injecter de l'eau de mer dans les cuves des trois réacteurs et également dans l'enceinte de la tranche 1, grâce à l'approvisionnement des camions citernes et de systèmes de pompages d'urgence.

L'exploitant japonais n'a plus comme solution que de déverser le plus d'eau possible pour refroidir ses réacteurs.

L'opération faisant augmenter la pression, il réalise des relâchements volontaires de vapeur radioactive pour préserver la dernière enceinte de confinement.

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