Un panneau de chantier, deux entreprises: l'une algérienne, l'autre française. Nous sommes à l'entrée d'Alger, sur le site où se construit le collecteur de Oued M'Kessel.
Ce genre de panneau risque de fleurir un peu partout en Algérie dans les années qui viennent. Un grand plan 2005-2009 de réalisation d'infrastructures très structurantes (hydrauliques, routières, ferroviaires) y a été lancé, doté de 20 milliards d'euros. Les recettes pétrolières doivent en assurer le financement.
Reste à trouver les entreprises pour réaliser les travaux. Les entreprises algériennes n'ont pas les moyens de les mener à bien toutes seules. Même si elles sont déjà épaulées par des entreprises étrangères, turques ou chinoises. Mais celles-ci sont surtout des pourvoyeuses de main d'oeuvre: elles se satisfont de marges faibles, sans apporter la technicité dont la maîtrise est pourtant indispensable à la réalisation de beaucoup de projets.
Cette technicité qui, au contraire, est le point fort de nos entreprises. Comme celle de notre ingénierie. Et qui peut être un atout d'autant plus décisif que la réalisation des projets est assortie de délais exigeants.
Mais cette technicité ne sera elle-même efficiente que si elle s'exprime dans le cadre d'une collaboration organisée avec des acteurs locaux. D'ailleurs, la quasi-totalité des chantiers algériens où nos entreprises sont présentes s'inscrivent déjà dans ce schéma partenarial.
Nous avons aussi une carte à jouer dans le domaine de l'assistance à maîtrise d'ouvrage, et en aval dans l'exploitation et la maintenance des ouvrages réalisés.
Le Salon International des Travaux publics qui vient de se tenir à Alger a été l'occasion de mieux connaître les réalités de ce marché, un Salon où Le Moniteur était présent aux côtés d'Ubifrance, l'Agence française pour le développement international des entreprises.
Bertrand Fabre est directeur de la rédaction du Moniteur