C’est dans un communiqué de presse du 13 avril que le groupement Actibaie n’a pas hésité à définir l’année 2021 comme « une année record ». Avec une croissance de 12,2 % par rapport à 2020 et entre 3 et 4 % par rapport à 2019 du chiffre d’affaires global, le soleil brille sur les performances des adhérents spécialisés dans la porte, le portail, le volet et le store. Les secteurs et filières portés par le groupement représentent 2,8 milliards d’euros de chiffre d’affaires selon le rapport d'activité 2019/2020 du groupement, et ce dernier compte 29 000 salariés, 2 400 adhérents et représente 80 % des produits du secteur mis sur le marché. Le groupement peut aussi faire valoir actuellement des carnets de commande bien remplis chez ses adhérents, « jusqu’à décembre en moyenne » selon Vladimir Luzhbin-Assev, responsable technique chez le groupement Actibaie. Des projets de rénovation et chantiers qui devraient aussi être portés en 2022 par les 398 000 logements qui seront commencés cette année et bénéficiant d’une RE2020 intégrant l’installation de protection solaires.
Pallier le manque de main d’œuvre
Et le groupement Actibaie abonde aussi sur la formation. « J’ai compté 400 annonces pôle emploi dans notre secteur, mais ce chiffre pourrait atteindre les 2 000 » estime Vladimir Luzhbin-Asseev. Pour aider la profession, le groupement dispose de trois certifications de qualification professionnelle (CQP) : un premier installateurs portails, portes industrielles et portes automatiques piétonnes, un autre volet en maintenance, mis en place respectivement en 2017 et 2019, et enfin le dernier appelé installateur de stores et volets opérationnel depuis la fin de l’année 2021. Ce dernier CQP a déjà été obtenu par quatre salariés lors d’une première session en janvier 2022.
Le groupement fait aussi appel au GEIQ d’Île-de-France pour piloter certaines embauches : « Au terme de ces contrats d’apprentissage d’une durée d’un an, les salariés pourront obtenir, en plus de leur diplôme délivré par le CFA, d’un CQP. » Un moyen de valoriser les métiers du secteur.
Une conjoncture économique toujours à craindre
Malgré une forte demande et les initiatives du groupement, ce dernier est frappé de plein fouet par les pénuries de matériaux et l’inflation, estimé « à 10 % en moyenne sur l’ensemble du secteur » selon Vladimir Luzhbin-Asseev. Et il précise : « Jusqu’à décembre, les adhérents pensaient que la crise des matières premières ne durerait pas. Mais avec la guerre en Ukraine, ça repart. » Des pénuries, notamment pour l'aluminium, auxquelles viennent s’ajouter celle des semi-conducteurs, indispensables pour l'automatisations des systèmes de fermeture : « Les confinements que connaissent la Chine ne laissent pas présager d’évolutions positives pour l’instant concernant l’approvisionnement en semi-conducteurs. » Ainsi, si l’allongement des délais étaient dus au manque de ces éléments électroniques avant décembre, le responsable technique du groupement affirme qu’il est à présent de plus en plus lié à « au manque de profilés aluminium pour la fabrication des stores. »
Pour l’instant, le groupement Actibaie peut se rassurer avec une forte demande. Et s’atteler aux prochains gros chantiers, notamment la Responsabilité élargie du producteur (REP), qui sera effective le 1er janvier 2023, et qui nécessitera une définition du barème d’écocontribution conjointe avec les autres syndicats et les éco-organismes. Une éco-contribution qui ne devrait pas poser de problème selon Vladimir Luzhbin-Asseev, qui remarque que les coûts de cette REP seront plutôt à regarder du côté administratif pour les entreprises : « Les entreprises devront déclarer les volumes de produits en fonction des matériaux, ce qui va engendrer des coûts administratifs. »