En 2018, le marché de l’Isolation thermique par l’extérieur (ITE) sous enduit a enregistré une croissance de 5% (11,4 millions de m²), a indiqué le Groupement du mur manteau. Après une relative stabilité des ventes au début de l’année, la filière a observé une accélération de la demande au second semestre (+9,5%), notamment en provenance des bailleurs sociaux et des copropriétaires.
« Les bailleurs qui avaient gelé leur investissement dans les travaux à cause des coupes budgétaires annoncées par le gouvernement ont démarré de nouveaux chantiers », commente Philippe Boussemart, président du Groupement des murs manteau joint par le Moniteur. « Les copropriétaires, quant à eux, semblent avoir réagi aux mesures flottants dans l’air qui pourraient leur interdire de louer des passoires thermiques ou d’être taxer sur leurs revenus fonciers », poursuit Philippe Boussemart.
Trésorerie fragile
Sur le segment de la maison individuelle, la demande reste dynamique, même si le Groupement du mur manteau constate que les mesures du plan de rénovation énergétique de 2018 ne sont pas « suffisamment lisibles pour les ménages ». Les professionnels du secteur estiment que l’enveloppe du bâtiment est la grande oubliée des incitations fiscales aux travaux de rénovation énergétique. « Nous demandons à ce que le reste à charge lors de travaux d’isolation des murs financés par les CEE soient réduits de 50 à 70% », clament les industriels des ITE.
Le marché des ITE sous enduit (neuf et rénovation) reste dominé par le polystyrène expansé (85% du marché), suivi de la laine minérale (15%) et les isolants biosourcés (5%).
"Le carnet de commandes des industriels est satisfaisant avec une visibilité sur les 6-8 prochains mois", note Philippe Boussemart. Toutefois, la trésorerie des entreprises demeure fragile.
Stratégie nationale bas-carbone
Alors que la prochaine réglementation environnementale est en cours de préparation, les professionnels de l’ITE dénoncent la volonté de l’Etat de vouloir construire « plus vite et moins cher ». « Une inflexion forte doit être donnée par le Gouvernement afin que nous ne nous retrouvions pas face à l’absurdité de construire aujourd’hui des bâtiments qu’il faudra rénover dans 15 ans pour être compatibles avec ces objectifs (Stratégie nationale bas-carbone, NDLR) », conclut Philippe Boussemart.
Les fabricants d’ITE tenteront de faire passer ces revendications lors d’une audition devant la commission du développement durable et de l’aménagement du territoire de l’Assemblée nationale, le 29 mai prochain.