Le pacte du Creusot, pour refonder la politique de la ville

La politique de la ville s’est invitée au programme du congrès de Villes de France, le 6 juillet au Creusot (Saône-et-Loire). Pour lui donner un nouveau souffle après les émeutes qui ont suivi le meurtre d’un mineur pour refus d’obtempérer, le 27 juin à Nanterre (Hauts-de-Seine), l’association d’élus fonde ses espoirs sur un manifeste baptisé Pacte du Creusot.

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Klein et Debat
Jean-François Debat (à gauche), président délégué de Villes de France, présente le "pacte du Creusot" au ministre du Logement Olivier Klein, le 6 juillet.

« La République a failli. Travaillons sur ces failles ». Par cette invitation le 7 juillet en clôture du congrès des villes moyennes qu’il a accueilli, David Marti, maire du Creusot (Saône-et-Loire) a résumé l’esprit du pacte qui restera attaché au nom de sa ville. « Chaque année, nous entendons faire le point sur son application », annonce Gil Avérous, président de Villes de France.

Calendrier favorable

Le calendrier s’y prête : « Les maires veulent être les pivots et les pilotes de la nouvelle génération des contrats de ville », revendique Jean-François Debat, président délégué de Villes de France.

La mise en oeuvre de cette programmation démarrera le 1er janvier prochain. L’association d'élus souhaite mettre à l’agenda gouvernemental les préconisations formulées en 2018 par Jean-Louis Borloo à la demande du président de la République, et aussitôt jetées aux oubliettes.

Les réponses à chaud d’Olivier Klein, ministre délégué au Logement et à la politique de la ville, ne paraissent pas éloignées des demandes des villes moyennes : « Que chacun construise son contrat selon sa situation », proclame l’ancien maire de Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis).

Face aux pressions de l’extrême droite et d’une partie de la droite, le ministre s’accorde avec les maires des villes moyennes sur « le rôle formidable joué par la politique de la ville, depuis 40 ans ».

Droit au beau

Certes, Olivier Klein n’a pas répondu aux demandes plus précises sur la restauration des capacités d’investissements des bailleurs sociaux, « amputées d’1 Md€ depuis 2018 »,  selon Jean-François Debat. Mais l’objectif qu’il se fixe rejoint les préoccupations des auteurs du pacte : « Que les habitants des quartiers prioritaires aient envie d’y rester », proclame le ministre.

Au nom du « droit au beau », Florian Bercault, maire de Laval (Mayenne), a émis une proposition symbolique pour contribuer au retournement d’image espéré par les acteurs de la politique de la ville : « Des résidences d’artistes et de sportifs de haut niveau rendraient possible une nouvelle image ».

Une idée de concours

Une seconde proposition mobiliserait les talents des architectes et le savoir-faire des entreprises : l’élu mayennais, également président de la commission nationale Ecoquartiers 2030, préconise un concours d’architecture et d’urbanisme sur 10 quartiers pilotes qui donneraient le ton de la désirabilité dans la durée.

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