Selon la dernière enquête d’Observ’ER - l’Observatoire des énergies renouvelables - consacrée aux appareils de chauffage au bois, l’année 2009 a confirmé la tendance selon laquelle la catégorie des poêles (tous types et tous combustibles confondus) constitue le premier segment en termes de ventes sur le marché français. Affichant une progression en volume de 15 % en 2008, les poêles ont connu, en 2009, une augmentation des ventes de 17 %, avec 254 670 unités. Tandis que du côté des chaudières (tous types et tous combustibles), les ventes accusent un recul en volume de 23 %. L’enquête ajoute qu’« en 2009, le volume des ventes de poêles représente 53 % du marché global du chauffage domestique au bois. »
Alimentés en air comburant
Si cette hégémonie est surtout le fait des poêles « scandinaves » ou contemporains, l’étude précise que le segment des poêles à granulés, dont les ventes ont augmenté de 17 % entre 2008 et 2009, « est perçu par de nombreux professionnels comme étant le nouvel équipement à la pointe de la technologie. » Une telle appréciation est liée, note l’étude, à « l’apparition, en 2009, d’un nouveau type de poêles, le poêle étanche, que ses caractéristiques techniques rendent particulièrement adapté aux maisons passives. »
Au contraire de leurs pendants traditionnels, ces poêles étanches sont alimentés en air comburant extérieur au moyen d’un conduit dédié, débouchant en façade ou en versant de toit. Mais pour l’heure, ce type de produits n’est pas monnaie courante ; seuls deux produits sont titulaires d’un Avis technique du CSTB (le Cogra d’Harman et le Giulietta de Palazzetti). Ces générateurs ont tout pour plaire aux constructeurs de maisons BBC ou passives : alliant confort et esthétisme, ils sont disponibles dans des gammes de puissances inférieures à celles des chaudières.
Par ailleurs, les fabricants de poêles à granulés diversifient leurs technologies en les adaptant à différents vecteurs thermiques : ainsi, les poêles « hydro », raccordés à un circuit d’eau chaude au même titre qu’une chaudière, tendent à se développer.
Poêle hydro, la chaudière du séjour
N’apparaissant pas dans les statistiques d’Observ’ER, leurs chiffres de ventes ne sont pas encore très significatifs : selon Hervé Miconi, responsable de Palazzetti France, « les poêles “hydro“ ont représenté, en 2010, quelque 10 % des ventes de poêles à granulés et 3 % des poêles à bûches. » Certains vont même jusqu’à dire que ces poêles « hydro » sont en fait… des chaudières. « Ce type de produits est arrivé en France en même temps que les poêles à pellets », indique Julien Hild, responsable commercial de Thermorossi France. « On peut les assimiler à des chaudières “simplifiées“, mais performantes. Il subsiste un trouble quant à la distinction entre ces deux familles de produits. Il y a une différence notable toutefois : un poêle “hydro“ s’installe dans un séjour, tandis que la chaudière est remisée dans une cave. »
Est-ce que les fabricants de chaudières ont pris cette orientation ? Il semblerait que non, à la rare exception de Buderus. Déjà au catalogue, la gamme à convection « Blueline » sera déclinée en version « hydro » dans le courant du semestre. Mais ce sont surtout les fabricants de poêles qui proposent des versions « hydro » de leurs produits. Thermorossi va même jusqu’à décliner systématiquement ses produits sous la forme « poêle » et « chaudière ». Une manière de ratisser large pour ce fabricant, qui vise désormais la clientèle des plombiers chauffagistes en plus de celle des âtriers.
Preuve que la construction neuve de niveau BBC fait office d’aiguillon, Chazelles devrait se positionner à son tour sur le créneau du poêle « hydro », puisqu’il est question d’une commercialisation d’un tel produit d’ici à la fin septembre. « Dans l’optique des maisons BBC, nous devons nous rapprocher d’une nouvelle clientèle, celle des plombiers chauffagistes », confirme ainsi Dominique Combeau, directeur commercial.
