Comment présenteriez-vous ce nouvel institut ?
Les pays producteurs de pétrole ont créé l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) pour mieux se défendre vis-à-vis des pays du Nord. En réaction, les pays non producteurs ont formé l'Agence internationale de l'énergie (AIE). Cette fois, avec l'Irena, tout le monde est représenté, le Nord, le Sud, les pays attachés au nucléaire, les puissances pétrolières ... C'est l'agence de toutes les réconciliations. Et le fait que ce soit la première organisation internationale installée dans un pays arabe, qui plus est aux Emirats arabes unis, pays pétrolier qui se tourne vers les énergies renouvelables, est d'autant plus symbolique.
Comment est né l'Irena ?
Au départ, l'Irena est un rêve Allemand. En 2004, ils ont d'abord lancé la Conférence mondiale sur les énergies renouvelables qui a lieu tous les deux ans, avec alternance, dans un pays du Nord ou du Sud. En 2005, la coalition portée par Angela Merkel s'est engagée sur la création d'une agence internationale pour les énergies renouvelables. Avec le soutien du Danemark et de l'Espagne, en janvier 2009, l'Irena était officiellement créée.
Cette genèse est assez extraordinaire. La création d'une organisation internationale, ça n'arrive que tous les 50 ans et on compte déjà, cinq mois après sa création, plus de 136 pays adhérents.
Où en êtes-vous actuellement ?
En attendant que nos futurs locaux soient bâtis dans la future « écocité »de Masdar, nous allons nous installer dans un immeuble d'Abu Dhabi. L'Irena a maintenant un toit et un capitaine.
Je vais maintenant m'atteler à ce que l'Institut atteigne rapidement sa vitesse de croisière, en recrutant 150 collaborateurs.
Quels seront les principaux axes de travail de l'agence ?
L'Irena entend lever les obstacles au développement des énergies renouvelables dans les mix énergétiques des pays adhérents, en travaillant sur trois axes.
L'Irena apportera du savoir et de l'expertise à tous les pays membres. Il les éclairera sur les techniques les mieux adaptées à leurs contextes nationaux et les politiques à mettre en œuvre.
L'Institut se chargera aussi de combler la pénurie de main d'œuvre compétente, autre frein important. Pour cela, il développera des partenariats avec des universités et mettra en ligne des modules de formation.
Le troisième grand chantier de l'agence sera la mise en place de coopération avec les institutions de financement afin de lever les obstacles financiers.