« L’aménagement apporte les solutions aux défis du carbone et de la biodiversité ». Président de l’Union nationale des aménageurs (Unam), François Rieussec espère en apporter la preuve en 2024. Des outils de mesure des émissions de gaz à effets de serre et de la vitalité des écosystèmes permettraient de prouver le bilan écologique positif d’une poignée d’opérations démonstratives. Le président Rieussec aimerait notamment objectiver cette affirmation : « Nos quartiers peuvent rafraîchir la ville de 6 à 8 °C ».
Démonstrateurs en panne
Las, l’objectif déjà affiché fin 2022 au salon des maires se heurte aux difficultés du temps : des électeurs de plus en plus rétifs aux profils de « maires bâtisseurs » amplifient les effets de la « crise historique » que traverse l’immobilier. Ces facteurs retardent la concrétisation des intentions conjointes de l’Unam, de la fédération nationale des schémas de cohérence territoriale (FN Scot) et de l’Union professionnelle du génie écologique (UPGE).
Pour desserrer l’étau qui enserre les aménageurs, le président invite les parlementaires à reprendre une seconde fois la copie de la loi ZAN, décrite comme une « apothéose réglementaire, contreproductive d’un point de vue environnemental et désastreuse dans sa mise en œuvre ». Selon François Rieussec, les objectifs quantitatifs sans outils de mesure ouvriraient la perspective cauchemardesque de « remplacer des quartiers avec parcs et jardins par des petits logements chers et sans extérieurs ». Ces repoussoirs entraîneraient « l’aggravation de la dispersion de l’habitat et des obstacles fonciers à la réindustrialisation ».
Harmonisation des pratiques bancaires
Après le foncier, le second front ouvert en 2024 par l’Unam concerne les crédits bancaires : « Un logement ne doit pas obéir aux mêmes règles qu’une télévision ou une voiture », plaide François Rieussec, favorable à des durées de remboursement de 30, voire 35 ans. Le président entrevoit des ouvertures dans les négociations ouvertes par la Task Force sur le financement mise en place en 2023 par l’Unam :
« Ca bouge depuis le début de l’année, avec l’accord sur l’harmonisation des justificatifs demandés pour les prêts bonifiés ». François Rieussec se félicite également du « dialogue constructif » établi avec Action logement, et des plus-values foncières en faveur du logement social, qui fluidifieront les ventes.
Nouvelle bataille pour le prêt à taux zéro
La bataille la plus immédiate concerne l’exclusion de la maison individuelle du prêt à taux zéro. Le report de l’application de cette mesure renforce la détermination de l’Unam : « Il nous reste trois mois pour gagner et empêcher d’exclure la moitié des citoyens et 96 % des territoires », s’enflamme François Rieussec.
Une première victoire symbolique galvanise les aménageurs : « Au Conseil national de l’habitat, nous avons fait admettre la réalité d’un besoin annuel de 400 000 logements dans notre pays, et non pas 200 000 comme certains voulaient le faire croire », se réjouit leur président.