Situé avenue du Général Leclerc à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), l’immeuble de bureaux de huit niveaux Le Cristallin, qui appartient aujourd’hui à la foncière Gecina, a été achevé en 1968. Ses façades sont rythmées par 752 épines structurelles en béton.
A chaque niveau, selon un pas de 1,60 m, ces épines portent des poutrelles de 25 x 20 cm de section pour une portée de 8 m. Ces poutrelles sont reliées au noyau central et soutiennent les planchers en béton. « Nous avons cherché à supprimer une grande partie de ces épines, afin d’optimiser l’éclairage naturel et la transparence », commente Thierry Hanshaw, responsable de programme immobilier chez Gecina.
Des phases provisoires clés
« Nous profitons, par ailleurs, d’une hauteur sous plafond de 2,70 m avec le plancher technique, ce qui correspond aux standards des bureaux neufs, aujourd’hui », poursuit-il.
Une fois la faisabilité structurelle validée par le maître d’ouvrage, c’est le service études de l’entreprise Lainé Delau, filiale de Vinci Construction France, qui a mis au point la méthode d’intervention sur le chantier, en tenant compte de la présence d’un commerce en activité au rez-de-chaussée, d’un immeuble de bureaux occupé en face et de logements adjacents. L’usage de la scie à béton, dont le niveau sonore atteint les 80 dB(A), était autorisé uniquement entre 8 h 00 et 17 h 30. « Sur ce chantier, les phases provisoires constituent les étapes clés. Nous avons utilisé un scanner 3D pour effectuer la synthèse technique et valider la hauteur libre entre étages. Cet outil a aussi servi à la modélisation des différentes phases de la déconstruction », précise Cédric Nay, chef de service principal chez Lainé Delau. La priorité était de travailler en sécurité sur le chantier sans mettre en danger les riverains.
Conserver une résistance forte
La première étape a consisté à étayer les poutrelles en commençant par le premier étage pour remonter ensuite jusqu’au R + 7. Il était ensuite possible de déposer un poteau sur cinq sur toute la hauteur, afin de réaliser un nouveau poteau en béton dans une classe de compression C 50/60.
« Ce choix s’explique par le besoin d’obtenir une résistance forte en deux jours », indique Cédric Nay. Une fois cette nouvelle résistance atteinte, il était possible de découper les anciennes aiguilles. Quatre scies diamant ont fonctionné sur le chantier. A chaque étage, les aiguilles ont préalablement été sciées avec quatre traits de scie, puis renforcées de pièces métalliques en tête et en pied, afin de sécuriser leur évacuation à la grue.
« Chaque tronçon, de 3,5 t environ, était évacué en une heure environ », précise Cédric Nay. Les tronçons ont été stockés sur le toit du bâtiment, avant de partir au concasseur en vue de leur recyclage.
L’étape suivante consiste à couler un nouveau nez de dalle dans l’espace laissé libre par la suppression des aiguilles. Des poutres de 8 m coulées entre les nouveaux poteaux reprennent les charges des poutrelles. A chaque niveau, une largeur de 40 cm de plancher est ainsi ajoutée. Sur la totalité du bâtiment, cela permettra de gagner environ 1 000 m² de surface utile, puisque la double peau sera mise en œuvre en périphérie de cette nouvelle structure. Le démontage commencé en juillet 2014 devait s’achever fin décembre. La livraison est prévue pour la fin de l’année 2015.
Le bâtiment, qui devrait répondre aux mêmes standards qu’un immeuble neuf, vise les certifications HQE niveau exceptionnel et Leed Platinum.



