« La complexité du projet consiste à savoir comment se poser sur la tour Eiffel ? », interroge Alain Moatti, maître d’œuvre du réaménagement du premier étage. Et d’y répondre en louant la puissance de ses quatre piliers dont la structure oblique représente l’acte fondateur de sa création. Un choix originel à partir duquel l’architecte base son intervention. Le projet concerne les pavillons Eiffel et Ferrié qui seront entièrement reconçus pour abriter salle de conférence, boutique, espace de restauration rapide, « salle d’immersion numérique » avec projection d’images du sol au plafond. Le troisième pavillon, qui abrite le restaurant 58 Tour Eiffel, verra ses façades transformées à l’image des deux premiers. Les édicules d’attentes pour les ascenseurs seront également repensés et cinq petits kiosques muséographiques créés. Par le dessin de tous ces éléments, c’est une sorte d’aventure de l’oblique, en continuité de l’histoire de la tour, que l’agence Moatti-Rivière propose au public de vivre aujourd’hui. En effet, positionnés entre les piliers, mais sans les toucher, les nouveaux pavillons en épouseront les lignes directrices, par l’inclinaison de leurs pignons et de leurs grandes façades vitrées à doubles courbures. Probablement réalisés en aluminium anodisé, leurs enveloppes feront réapparaître la couleur d’origine de la tour (rouge sombre). Tout comme les trois abris d’attente à deux niveaux qui apparaissent comme des petites « folies » au pied des piliers. Mais l’événement qui permettra de réveiller la curiosité des Franciliens, trop habitués à la présence de leur monument-symbole, sera la création d’une bande de plancher en verre qui fera le tour de la grande trémie. Elle permettra de marcher sur le vide à 57 mètres au-dessus du parvis. En cas de vertiges, un garde-corps de trois mètres de haut protégera du plongeon. Mais, transparent et lui aussi oblique en direction du centre, il optimisera l’expérience du vide : une nouvelle attraction sensorielle dans la grande tradition des expositions universelles. Avec ce réaménagement, la tour rentrera également dans l’ère environnementale avec, notamment, l’installation de panneaux photovoltaïques et d’éoliennes. Le chantier se déroulera bien sûr en site occupé avec une plate-forme élévatrice qui acheminera les matériaux : une attraction supplémentaire qui durera de février 2012 à juin 2013. Margot Guislain
Maîtrise d’ouvrage : Société d’exploitation de la tour Eiffel (SETE)
Maîtrise d’œuvre : Agence Moatti-Rivière, architecture, muséographie, design mobilier ; Lydia Elhadad, muséologie ; 8’18’’, concepteur lumière ; Ginger, BET TCE ; Fabrice Bougon, économiste ; Vincent Taurisson, réseaux multimédia ; RFR, BET façades
Surface : 4 586 m2 réaménagés, sur les 5 420 m2 que compte le premier étage
Coût: 25 M€ HT
Entreprise : Bateg, mandataire

