Le gouvernement ne cesse de s’en féliciter : les chiffres de la création d’entreprise atteignent des records. Selon l’Insee, 231 000 entreprises verraient le jour chaque année. C’est 30 % de plus qu’il y a quatre ans. Et le secteur de la construction arrive dans le trio de tête des secteurs les plus dynamiques. Une bonne nouvelle n’arrivant jamais seule, les chiffres relatifs aux défaillances d’entreprise sont en baisse.
En apparence tout va bien. Dans les faits pourtant, la réalité des jeunes pousses n’est pas toujours aussi rose. Le parcours des sept patrons que nous avons sélectionnés pour notre enquête 2006 en témoigne : créer son entreprise demeure une aventure périlleuse. En particulier lorsqu’il s’agit, les premières années, de trouver le financement nécessaire à son développement. Les banques se montrant de plus en plus frileuses à leur égard, les créateurs puisent à différentes sources : primes Oséo-Anvar, crédit impôt recherche, statut de « Jeune entreprise innovante », aides à la création d’entreprise… « Sans le statut de jeune entreprise innovante, et sans les aides qui l’accompagnent, nous n’aurions jamais pu nous développer », confient deux jeunes créateurs. Tous partagent le même souci : maintenir à flot leur trésorerie ; elle seule leur permet de peaufiner leur offre, de démarcher les prospects et de supporter les délais de paiement.
Pour pallier ce manque de financement, beaucoup sont contraints, un, deux ou trois ans après leur création, de partir en quête d’investisseurs, apporteurs d’argent frais (voir page 65, Un an après, que sont-ils devenus ?). Ces levées de fonds leur octroient l’oxygène dont ils ont besoin et leur permettent de voir plus grand (plus d’espace, plus de personnel, développement de l’outil de production…). Mais là encore, rares sont les partenaires prêts à accompagner les jeunes pousses durant leur phase de développement.
Sept leviers. Les sept créateurs de notre dossier sont tous en phase de développement. Leur entreprise a entre 2 et 4 ans d’existence et ils s’emploient à la faire décoller. Chacun d’eux nous a fait part du petit « plus » qui a fait la différence et leur permet aujourd’hui d’afficher, outre de belles références, de grandes perspectives pour les années à venir.
L’innovation demeure l’un des principaux leviers sur lequel ils se sont appuyés pour percer. La réactivité aux besoins du client, l’adéquation au marché, la définition de la bonne stratégie commerciale, le choix du réseau comptent ensuite tout autant pour assurer la pérennité de l’entreprise.
Malgré les embûches, la plupart se disent prêts à recommencer l’aventure. Car pour eux, ce n’est pas tant la réussite qui est belle, que les routes empruntées pour l’atteindre. « Je n’ai pas vocation à rester dans l’entreprise », avance l’un d’eux. « Je pense laisser cette entreprise en l’état, et en créer une autre dans un autre domaine », explique un autre. Entrepreneurs avant tout, ils restent tous à l’affût des tendances et des marchés de demain.