Quel maire s’engageant dans la construction d’un nouveau quartier, avec l’aide d’aménageurs publics ou privés, ne clamerait-il pas qu’il va faire du durable, de l’écologique, de l’environnemental ? De même, au plus haut niveau de l’Etat, la création
d’un ministère réunissant pour la première fois l’écologie, l’urbanisme, les transports et l’énergie, semble être un signe réel de mobilisation.
Application, dans le secteur de l’aménagement urbain, du concept de développement durable, la création d’un écoquartier – appellation non labellisée – exige pourtant une volonté et une exigence particulièrement fortes de la maîtrise d’ouvrage tant les paramètres sur lesquels il faut agir sont nombreux et pas toujours maîtrisables. Peut-on obliger les gens à utiliser des véhicules électriques plutôt qu’à essence, à prendre une douche de préférence à un bain, ou à trier leurs déchets ?
Affaire d’éducation – ou de militantisme – le développement durable en matière d’aménagement procède néanmoins de choix politiques et techniques clairs en amont : densifier les zones construites pour limiter la consommation d’espaces naturels et la longueur des déplacements, réduire les consommations énergétiques et utiliser des énergies renouvelables sans émission de gaz à effet de serre, récupérer les eaux pluviales pour renforcer la biodiversité, mais aussi garantir une mixité sociale puisque l’urbanisme durable ne peut être que partagé. C’est l’ambition de cette série d’été que d’examiner la réalité de six écoquartiers français en projet, à la lumière de trois réalisations européennes.