Logement La vente de logements sociaux perturbe le congrès des HLM à Lyon

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L’objectif gouvernemental de vendre 40 000 logements sociaux par an a pollué la première prise de contact entre la ministre du Logement et de la Ville, Christine Boutin, et les représentants des HLM, réunis en congrès à Lyon du 18 au 20 septembre. Toutefois, la ministre a saisi au vol l’ouverture faite par Michel Delebarre, président de l’Union sociale pour l’habitat (USH), et le congrès s’est terminé sur une tonalité apaisée.

Pomme de discorde. La question de la vente a été une nouvelle pomme de discorde entre les deux grandes familles du monde HLM : les offices et les entreprises sociales pour l’habitat (ESH, ex-SA).

Tout a commencé la veille du congrès, lors de l’assemblée générale de la fédération des offices (2 millions de logements sur les 4,5 millions de HLM) à laquelle était invitée Christine Boutin. Les offices se sont inquiétés du projet gouvernemental qu’ils estiment dangereux pour les acheteurs et l’entretien du patrimoine. La ministre, qui souhaitait signer un contrat d’objectif avec l’USH, aurait alors laissé entendre qu’elle ferait appel à la loi, si nécessaire. Plus tard, elle allumait un contre-feu en proposant aux organismes qui le souhaitent une charte plus large englobant construction-réhabilitation-vente et, surtout, en évoquant un mécanisme de solidarité entre les organismes « riches » et les autres. Dès lors, le congrès s’est divisé entre les pro et les anti-vente : alors que les organisations de locataires et les parlementaires socialistes exprimaient haut et fort leur opposition, les Caisses d’Epargne faisaient du zèle en affichant un objectif de vente de 5 %, soit 7 000 logements sur un parc de 140 000. Les ESH, dont un tiers sont dans la mouvance du 1 %, se montraient favorables.

Fin politique, Michel Delebarre a mis de l’huile dans les rouages : « Personne ne refuse l’idée, ni la mise en œuvre de la vente de logements sociaux HLM (…) Jusqu’où pouvons-nous aller ? L’avenir nous le dira (…) Nous en ferons plus qu’hier et bien moins que demain. » Avant de proposer « de clarifier différents sujets dans les prochains mois », afin que la construction dépasse le nombre de ventes sur les territoires, que l’accession soit totalement sécurisée, qu’un livret d’épargne soit crée pour les locataires, que la règle soit modulée selon les organismes et que les villes de l’article 55 soient exclues du processus.

Serpent de mer. « J’ai bien entendu votre ouverture. » Christine Boutin n’a pas laissé passer l’occasion : « Je veux encore espérer que nous arriverons à un bon accord (…) Faisons tout pour nous entendre, car, en ce domaine comme en beaucoup d’autres, la loi n’est jamais qu’un palliatif ultime. »

Depuis 2000 (voir page 11), entre 4 100 et 4 800 HLM sont vendus chaque année. Il s’agit le plus souvent de maisons individuelles, les HLM évitant de vendre des immeubles car ils ne maîtrisent pas le métier de syndic de copropriété. La relance des ventes est un serpent de mer au sein du mouvement. Divers ministres s’y sont cassé les dents.

Pour un gouvernement en quête d’argent, une vente massive permettrait aux organismes de dégager des fonds propres qui seraient réinjectés ensuite dans la construction.

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