Lotissement : les règles d’urbanisme sont cristallisées pendant cinq ans

Pendant les cinq années qui suivent la réception de la déclaration d’achèvement d’un lotissement par l'administration, les dispositions des documents d’urbanisme postérieures à l’autorisation de lotir ne sont pas opposables aux demandes de permis de construire. C’est ce qu’a précisé le Conseil d’Etat dans un arrêt récent.

Réservé aux abonnés
Image d'illustration de l'article
Droits à construire dans un lotissement

Nouvelle illustration de la jurisprudence en matière de sécurisation des règles applicables aux autorisations d'urbanisme. Le Conseil d’Etat a, dans une décision du 19 juillet 2017, figé les droits à construire dans un lotissement pendant cinq ans à compter de la réception de la déclaration d’achèvement des travaux.

Un maire avait délivré en 2011 un permis de construire à un particulier pour l’édification d’une maison d’habitation dans un lotissement. Ce permis a été contesté : les requérants estimaient que les juges devaient, pour apprécier la légalité du permis de construire litigieux, appliquer le plan local d’urbanisme (PLU) approuvé en 2011 et non le document – en l’occurrence le plan d’occupation des sols (POS) –  en vigueur à la date à laquelle l’autorisation de lotir avait été délivrée. Après avoir été déboutés en appel, les requérants portent l’affaire devant le Conseil d’Etat.

Se fondant sur les dispositions de l’article L. 442-14 du Code de l’urbanisme relatif aux lotissements et R. 462-1 et suivants concernant l’achèvement des travaux, les juges du Palais-Royal rappellent à bon escient que le document d'urbanisme applicable aux demandes de permis de construire présentées dans le cadre d'un lotissement est celui en vigueur à la date à laquelle l'autorisation de lotir a été délivrée.

Le Conseil d’Etat vient ensuite préciser que ce document est applicable pendant cinq ans, le point de départ de ce délai quinquennal courant à compter de la réception, par l'administration, de la déclaration d'achèvement du lotissement. En d’autres termes, pendant ce délai, les dispositions des documents d'urbanisme intervenues postérieurement à l'autorisation de lotir ne sont pas opposables aux demandes de permis de construire. Dans cette affaire, le document d’urbanisme en vigueur à la date de l'autorisation de lotir était un POS adopté le 5 juin 2000. Le délai de cinq ans courait jusqu'au 6 juin 2016. La cour administrative d’appel pouvait donc légitimement apprécier la légalité du permis de construire litigieux - délivré le 26 juillet 2011 - au regard du POS et non du PLU approuvé le 15 mai 2011.

Par ailleurs, la possibilité offerte à l’administration de contester la conformité des travaux ayant fait l’objet de cette déclaration d’achèvement est sans incidence sur le déclenchement de ce délai, indique in fine le Conseil d'Etat.

CE, 19 juillet 2017, n° 396775

Newsletter Week-End
Nos journalistes sélectionnent pour vous les articles essentiels de votre secteur.
Les services Le Moniteur
La solution en ligne pour bien construire !
L'expertise juridique des Éditions du Moniteur
Trouvez des fournisseurs du BTP !