Au confluent du Rhône et de la Saône, le chantier suit enfin son cours. Après une interruption de cinq mois et un budget revu à la hausse – il atteint désormais près de 162 millions d’euros –, les équipes s’affairent depuis octobre 2007 à l’édification des 23 000 m2 du futur musée des Confluences, dont l’architecture déconstructiviste est imaginée par l’autrichien CoopHimmelb(l)au. Les fondations profondes (« Le Moniteur » du 9 mars 2007, p. 68) sont tout juste exécutées. « Compte tenu de la nature du sol, elles sont réalisées entre 12 et 32 m de profondeur sur la molasse, et ont nécessité l’implantation de 318 pieux », détaille Pierre Jamet, directeur général des services du département du Rhône, maître d’ouvrage. L’atelier à peine démonté, le chantier se concentre désormais sur la construction du socle béton, parallélépipède déformé long de 140 m et atteignant 60 m au niveau le plus large, sur une hauteur de 8 m. Il abritera, sur deux niveaux, tout ce qui est fonctionnel au musée : ateliers, stocks, amphithéâtres, locaux techniques et salles annexes.
« Sept longrines sont en cours d’installation en partie haute des pieux pour recevoir le socle structure béton, et nous sommes en train de creuser les emplacements des amphithéâtres, qui seront les parties les plus basses du musée », explique Eric Brassart, directeur général de la Serl, maître d’ouvrage délégué.
Un socle, un nuage et un cristal
Cinquante-deux barrettes sont également implantées dans les fondations pour soutenir les trois piles et les douze poteaux monumentaux qui supporteront le « nuage », superstructure « déconstruite » qui flottera sur le socle, dont elle est complètement désolidarisée. La construction de ce socle devrait durer près d’un an. Viendra ensuite l’édification de l’ossature métallique du nuage, qui accueillera sur quatre niveaux les salles d’expositions et de réception, les bureaux administratifs et les terrasses.
« Cette charpente primaire nécessite 5 300 profilés, réalisés en amont par l’entreprise Castel et Fromaget », précise Jean-Claude Schneider, chef de projet du musée à la Serl. La charpente sera complétée par une structure secondaire puis une couverture métallique. Pour la troisième partie du musée, le « cristal », qui est un vaste hall d’accueil situé au nord, le squelette en acier sera couvert par du verre.
Chauffage par systèmede pompes à chaleur
L’entreprise Bec frères, mandataire du groupement, ne souhaite apporter aucune précision. La seule certitude est qu’au plus fort du chantier dans un an, les travaux mobiliseront 400 personnes par jour. « La véritable innovation de ce chantier, c’est la complexité des études réalisées en 3D », avance Eric Brassart.
« Le musée est deux fois plus petit que le siège munichois de BMW, également signé par CoopHimmelb(l)au », tempère Pierre Jamet.
Une démarche HQE est enfin menée pour ce musée qui vise l’accueil de 400 000 visiteurs par an, avec un chauffage-rafraîchissement assuré par un système de pompes à chaleur d’une puissance de 1 600 à 1 900 kW, et l’installation, en cours d’étude, de cellules photovoltaïques sur la toiture du nuage.
Maîtrise d’ouvrage : département du Rhône.
Maîtrise d’ouvrage déléguée : Société d’équipement du Rhône et de Lyon (Serl).
Maîtrise d’œuvre : CoopHimmelb(l)au, architecte.
Entreprises : Bec Frères (mandataire), Castel et Fromaget (charpente métallique), Franki Fondation et Sefi-Intrafor (fondations spéciales), toutes du groupe Fayat.
Durée du chantier : octobre 2006-fin 2010.
Coût total : 162 millions d’euros.