LYON Valorisation des déchets de béton cellulaire

« Très léger » confortement de terrain

Léger en matériaux et en investissement, ainsi peut être qualifié ce délicat chantier mené sur les pentes de la colline de Fourvière, dans un périmètre géologique sensible où la rupture d'une canalisation d'eau a provoqué un glissement de terrain à l'aval d'un mur de soutènement. « Le chantier a débuté par le déchargement du terrain pour éviter la bascule du mur de soutènement long de 50 m », explique Claude Bérard, responsable de l'unité ouvrages d'art du Grand Lyon.

Afin d'excaver jusqu'aux fondations du mur, sans risquer d'autres désordres, la société Nouvetra à Meyzieu (Rhône) a réalisé une paroi clouée puis une quarantaine de micropieux pour transférer la charge au rocher. « Une dalle en béton projeté ancrée au rocher par une soixantaine de clous de 15 à 20 m de longueur a permis la consolidation du talus. Les réservations circulaires effectuées dans cette chape permettront une végétalisation ultérieure du site », poursuit Claude Bérard. En amont, le comblement du trou a exigé 2 000 t de remblais. « Nous voulions un matériau tout à la fois léger pour limiter les pressions, avec peu ou pas de compactage, non gélif, avec des vides, et peu cher », explique Jack Rampignon, responsable de l'unité laboratoire à la direction de la voirie du Grand Lyon. D'où la recherche d'un matériau de recyclage.

Le partenariat avec Régémat (« Le Moniteur » du 19 novembre 1999, p. 182, et du 30 mars 2001, p. 27) à Anse (Rhône), spécialisée dans les écomatériaux, a débouché sur un béton cellulaire de densité 500 kg/m3, composé d'éléments de 25 à 100 mm, autobloquant et drainant.

La société Ytong à Saint-Savin (Isère) cherchait à valoriser ses déchets. Régémat s'est rendue sur place pour « fabriquer » le produit. « Nous avons travaillé en flux tendu, et gratuitement pour faire connaître ce matériau aux donneurs d'ordre », précise André Fialaire, P-DG de Régémat. « Nous allons observer le comportement de ce produit, et, s'il porte ses fruits, nous l'utiliserons dans des chantiers particuliers », renchérit Claude Bérard. Une dalle de répartition de béton sur un géotextile a permis la restauration de la chaussée pour le coût léger de 1,37 million d'euros (9 millions de francs), études comprises.

Contacts : Claude Bérard, tél. : 04.37.28.75.40 ; et André Fialaire, tél. : 04.74.09.94.38.

Fiche technique

Maîtrise d'ouvrage : Grand Lyon et Lyon.

Maîtrise d'oeuvre : direction de la voirie du Grand Lyon.

Coût : 1,37 million d'euros.

PHOTO : Un géotextile couvre les déchets de béton cellulaire composés d'éléments de 25 à 100 mm.

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