Image d'illustration de l'article

Dans un entretien accordé à Libération, le maire de Paris, Bertrand Delanoë, refuse la tête de la métropole et plaide pour une intercommunalité aux pouvoirs partagés.

Bertrand Delanoë n'aime pas l'expression "Grand Paris". Il lui préfère "Paris Métropole". Manière de dire qu'avec ce projet, ce n'est pas Paris qui s'agrandit. Et que les communes qui formeront le futur groupement intercommunal seront sur un pied d'égalité avec la capitale.

Modeste donc Bertrand Delanoë. A tel point qu'il n'envisage pas de prendre la tête de cette "Métropole" si jamais elle nécessitait un chef. Il l'a très clairement exprimé dans le quotidien Libération, ce mardi 6 mai : "je souhaite que Paris donne de l'énergie, du savoir-faire, des moyens, mais je pense totalement inopportun que son maire en soit l'animateur principal", affirme-t-il. "Clairement, je ne revendique pas de devenir le dirigeant de Paris Métropole, mais Paris y tiendra évidemment toute sa place."

Modeste ou peut-être, et surtout, fin tacticien. Car en se désengageant ainsi, il rassure les 29 maires des communes limitrophes réticents à voir Paris prendre encore plus d'importance dans la future intercommunalité. Ainsi les assises de la Conférence métropolitaine, ce club informel lancé en 2006 par Paris et quelques villes pionnières, prévues en juin, permettront-elles sans doute de passer la vitesse supérieure. Il reste notamment à choisir la formule : communauté urbaine (Paris et les 123 communes de première couronne), fusion des quatre départements centraux (Paris, Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis, Val-de-Marne), syndicat mixte ouvert…; à calmer les craintes de Jean-Paul Huchon qui voit Paris Métropole comme une menace pour la grande couronne et les prérogatives de la Région Ile-de-France qu’il préside ; et à régler la difficile question du logement social : les villes les plus proches de Paris ne veulent pas devenir un "déversoir", et beaucoup n’apprécieraient pas d’être contraintes, de part leur appartenance à la métropole, de construire plus.

Les élus franciliens ont jusqu'à la fin 2008, période où le comité interministériel d'aménagement et de développement du territoire sur le Grand Paris sera mis en place, et avant la rédaction de la loi de création de ce Grand Paris prévue en 2009, pour se mettre d'accord.

Adrien Pouthier

Newsletter Week-End
Nos journalistes sélectionnent pour vous les articles essentiels de votre secteur.
Les services Le Moniteur
La solution en ligne pour bien construire !
L'expertise juridique des Éditions du Moniteur
Trouvez des fournisseurs du BTP !
Détectez vos opportunités d’affaires