Comme tout le Bâtiment, la construction de la maison individuelle se porte bien, se félicite Christian Louis-Victor, président de l’Uncmi - Union nationale des constructeurs de maisons individuelles. Son taux de croissance ( 5,8 % en volume) est nettement supérieur à celui du non résidentiel ou de la rénovation, mais en deçà du logement neuf dans son ensemble ( 13,1 %), donc du collectif. De ce point de vue, il est intéressant de constater que la construction de maisons individuelles groupées atteint des performances proches du collectif ( 14 %) et très supérieures à la maison individuelle pure ( 3,8 %). Mais ce segment de marché est quatre fois plus important que l’individuel groupé : il tire donc le marché vers le bas.
Reste que les volumes de construction (228 900 maisons individuelles) sont d’un niveau historiquement exceptionnel. Et même si la croissance tend à se ralentir (elle atteignait 8 % en 2004), tout concourt à porter le marché : demande élevée des ménages – 230 000 nouveaux ménages par an –, taux d’intérêts bas, allongement de la durée du crédit, nouveau Prêt à taux zéro, etc.
Le coût : une raison parmi d’autres
Les seuls freins à l’acquisition de maison individuelle sont l’accroissement du coût de la construction et du terrain. Dès lors, les acquéreurs pour trouver chaussure à leur pied (1 000 m2 de superficie, moins de 50 minutes de leur lieu de travail) ont tendance à s’éloigner des zones urbaines. Ainsi, constate l’Insee, les constructions de maisons individuelles s’éloignent des villes centres de 15 km à 25 km en quelques années. En 1998, 47 % des maisons individuelles se construisaient en zone rurale : 60 % en 2005.
« L’explication financière n’est que partielle, explique M. Caron (Caron Marketing). Cette « ruralisation » est aussi la conséquence d’un choix de vie, plus sûre, plus communautaire, plus sereine et de la recherche d’un terrain plus grand. »
La façade atlantique est depuis plusieurs années, la première localisation des constructions neuves : elle concentre les deux tiers des mises en chantier. Mais cette année, la croissance apparaît plus élevée à l’Est et en Ile-de-France, selon un phénomène de rattrapage. La côte méditerranéenne souffre (- 12 %) : elle atteint la saturation avec des prix de terrain très élevés même en arrière-pays, seul le segment luxe progresse.
Enfin, selon une enquête Ipsos/Caron Marketing pour EDF, les acquéreurs sont des ménages de 30 à 39 ans (41 %) : bi-actifs, avec un ou deux enfants, ils disposent d’un revenu de 2 000 à 4 000 € . Dans 60 % des cas, ils sont primo-accédants. Ils investissent en moyenne 169 600 € pour 128 600 € de construction d’une maison de 129 m2. Un investissement qui représente entre quatre et six années de revenus.