Non loin de l’entrée de la Station F, à Paris (XIIIe), un drôle de module en bois attire le regard des passants. Sous une chaleur parfois étouffante, l’architecte franco-finlandais, Pekka Littow et son associé finlandais, Tuomas Autio, enchaînent les visites improvisées de leur habitation nomade, Majamaja », Maja signifiant cabane en Finlandais.
Le prototype fait partie d’un programme d’incubateur de start-up piloté par HEC. Il est exposé jusqu’au 15 septembre 2019 devant l’ancienne halle ferroviaire.
Off the grid
Née en 2017, Majamaja défend un mode de construction durable soucieux de limiter au maximum l’impact engendré par la viabilisation d’un terrain. Pekka Littow et Tuomas Autio se sont associés à Vincent Monteux, ingénieur français spécialisé en énergie, pour breveter une technologie « off the grid » où l’habitation ne nécessite pas de raccordement aux réseaux de distribution en eau et en énergie ainsi qu’au tout-à-l’égout.
Une vingtaine de panneaux captent l’énergie solaire qui est stockée par une batterie lithium. Une pile combustible au méthanol sert de générateur et remplace l’énergie solaire en hiver. Deux bonbonnes de gaz naturel non-polluant chauffent la maison six mois de l’année. Le système de traitement des eaux usées et de pluie en circuit fermé est situé à l’arrière de la structure. Les eaux sont ensuite stockées dans une cuve pouvant contenir jusqu’à 2 000 litres.
Livrée en kit
Inspirée de l’habitat traditionnel de l’archipel finlandais, la maison autonome en bois est préfabriquée, livrée en kit et installée en moins de 24 heures, selon ses concepteurs, grâce à un petit engin de levage. « La maison est flottante et ne nécessite aucune fondation. C’est vivre avec les moyens du bord comme sur un bateau », sourit Pekka Henrik Littow.
Car pour l’architecte, il s’agit avant tout de sensibiliser l’utilisateur par un éco-apprentissage, ces unités d’habitation ayant été conçues pour éviter les excès de consommation en eau et en énergie dans un espace optimisée de 19 mètres carré. Sous le plancher du premier niveau, des espaces permettent de stocker de la nourriture ou, encore, d’installer une table à manger. Les dimensions et les finitions de l’architecture sont laissées aux soins de l’utilisateur. Sans préciser encore combien coûtera l'ensemble.
Actuellement, la jeune entreprise souhaite à s’associer avec une compagnie hôtelière ou un promoteur immobilier afin de développer un projet d’éco-village en France. Elle est également à la recherche d’un terrain, public ou privé.