Un « bâtiment à construire ou à réhabiliter durera plus de sept fois plus longtemps que le temps nécessaire à sa conception et à la réalisation des travaux et coûtera, en phase de fonctionnement, plus de quatre fois le prix de la conception et de la réalisation des travaux » – hors coût du foncier et frais financiers. Ainsi André-Jean Guérin, président du GEM-DDEN (1), souligne-t-il les enjeux de la qualité environnementale dans la construction et la réhabilitation des bâtiments publics, en préface du « Guide de l’achat public durable » (2). Publié en février par le GEM-DDEN, ce guide est le fruit des réflexions d’un groupe de travail ad hoc rassemblant des représentants des opérateurs économiques de la construction et des instances publiques. Le but : mettre en relief le rôle et la responsabilité des acheteurs publics en matière de développement durable, et les aider à passer à l’acte.
Une première partie du guide rappelle les enjeux et les outils offerts par le Code des marchés publics pour intégrer une dimension environnementale : spécifications techniques, clauses d’exécution, critères d’attribution, recours aux variantes, etc.
La deuxième partie explore la notion de coût global, qui est au cœur de la démarche de qualité environnementale. Le GEM-DDEN a élaboré un outil très pratique : présenté en tableaux, il détaille les éléments composant le coût d’une opération de construction sur l’ensemble de son cycle de vie, en indiquant chaque fois quand et comment prendre en compte ces éléments dans le cadre des marchés publics.
Vaincre les idées reçues. Une brève méthodologie (acteurs, étapes) est proposée en troisième partie du document. Enfin et surtout, le guide s’achève par une foire aux questions qui permettra d’ôter aux acheteurs publics certains doutes. Oui, la démarche HQE est compatible avec le Code des marchés publics. Non, il n’y a ni architectes ou bureaux d’études HQE, ni matériaux HQE. Non, la qualité environnementale ne génère pas de surcoût sur la durée de la construction.
Autant de réponses concrètes fournies par le GEM-DDEN, qui insiste par ailleurs très largement sur l’importance et les modalités du contrôle et du suivi des performances environnementales prévues.